Nord-Kivu : la société civile demande à Félix Tshisekedi de mettre fin au cessez-le-feu “unilatéral” et d'organiser des opérations militaires foudroyantes sur les fronts

La société civile forces vives section Nord-Kivu n'est pas convaincue du cessez-le-feu comme panacée pour un retour à la paix dans l'est de la RDC, où le M23-RDF décime avec la bénédiction du Rwanda et de l'Ouganda. Persuadée que le M23-RDF/AFC n'arrêtera jamais son intention expansionniste, cette structure de la société civile demande à Félix Tshisekedi à mettre fin au cessez-le-feu, qui du reste n'est respecté que par l'armée congolaise, et, à cet effet, organiser des opérations militaires foudroyantes sur toutes les lignes des fronts pour reconquérir les espaces sous contrôle de l'ennemi.

«Le bureau de la coordination provinciale de la société civile forces vives du Nord-Kivu rappelle à son excellence Monsieur le président de la République et à tout gouvernement que le M23-RDF/AFC n'a et n'aura jamais l'intention d'arrêter son expansion nourrie par les velléités de recherche du pouvoir, de la terre, de l'identité et des ressources naturelles. ( Nous recommandons au chef de l'État, Ndlr) de mettre fin au cessez-le-feu unilatéral observé par les FARDC et organiser des opérations militaires foudroyantes généralisées sur toutes les lignes des fronts en vue de reconquérir tous les espèces sous l'emprise de l'ennemi ; d'organiser un suivi de proximité des opérations militaires afin de se rassurer leur effectivité et de la bonne gestion des moyens qui y sont affectés» écrit-elle dans un communiqué de presse consulté par ACTUALITÉ.CD.

Par ailleurs, la société civile/Nord-Kivu recommande au chef d'état major général des FARDC de procéder à la suspension de plusieurs commandants et de remettre toutes les opérations au seul commandant de la 34ème région militaire, fort de ses  bons résultats palpables réalisés en 2013. Elle accuse, en outre, les forces armées de la RDC de laisser les espaces à l'ennemi, faisant la défensive et le repli stratégique de longs kilomètres sans initiative de reconquête des espaces sous le joug du M23, «deux tactiques de combat très décriées», note-t-elle. 

Dans un rapport rendu public jeudi par la Lutte pour le Changement (LUCHA), le M23-RDF contrôle à ce jour un total de 101 agglomérations dans 4 territoires du Nord-Kivu depuis son retour en 2021, soit 14 depuis le mois de juillet dernier, ce, sous la trêve humanitaire de deux semaines initiée et prolongée par les USA. Ces dernières sont essentiellement situées dans le territoire de Rutshuru, a précisé Jacques Isongo, porte-parole de ce mouvement citoyen. Il s'agit entre autres de katwiguru, Nyabanira, Nyakahanga, Kisharo, ⁠Kamukwale, ⁠Kasave, ⁠Kihoto, ⁠Buramba pour ne citer que celles-ci.

À l'issue de la deuxième réunion ministérielle tenue à Luanda en Angola sous la médiation du président João Laurenço, Kinshasa et Kigali s'étaient accordés à un cessez-le-feu, qui est d'ores et déjà en vigueur depuis le 4 août à minuit. Cette mesure qui sera contrôlée par un mécanisme de vérification ad hoc renforcé, a fait l'objet, jeudi  à Luanda, d'une réunion d'experts Congolais et Rwandais pour discuter de la situation de sécurité et de paix dans l'est de la République démocratique du Congo, a fait savoir l'AFP.

Samyr LUKOMBO