RDC : "ce qui ne réussit pas dans la lutte contre la corruption du Président Tshisekedi, c'est la justice, on ne peut pas remettre en cause tout le travail abattu par Jules Alingete et l’IGF"(Jean-Jacques Lumumba)

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Jean-Jacques Lumumba, lanceur d'alerte congolais et petit-neveu du Héros de l'indépendance congolaise Patrice Emery Lumumba. Ph. Droits tiers.

Après l’affaire IGF-Gecamines, Jean-Jacques Lumumba, Banquier et Militant anti-corruption estime que le travail abattu par l’Inspection générale des finances (IGF) sous la direction de son Inspecteur général-Chef de service, Jules Alingete, ne peut pas être remis en cause.

À en croire Jean-Jacques Lumumba, la Justice n'accompagne pas la lutte contre la corruption impulsée par le Président Félix Tshisekedi. Il précise que l'IGF a eu a produire plusieurs rapports qui sont restés des lettres mortes à cause de la justice congolaise.

"Je ne connais pas Monsieur Jules Alingete Key que je n'ai peut-être jamais rencontré mais j'ai appris à apprécier le travail qui a été fait même si je l'ai dit au début ce qui ne réussit pas dans la lutte contre la corruption du Président Félix-Antoine Tshisekedi c'est la justice parceque vous savez Monsieur Jules Alingete a fait énormément d'enquêtes, énormément des rapports mais ces rapports restent lettres mortes quand ça va au niveau de la justice et ce qui est désolant c'est de voir une institution qui a fait des progrès sur des questions de lutte contre la corruption être aussi harcelée pour des faits qui auraient dû être réglés entre des institutions qui luttent contre la corruption Cour des Comptes, IGF ils peuvent régler des choses sans avoir passer par les médias", a-t-il  fait savoir jeudi 1er août 2024 au cours d'une émission réalisée avec Marius Muhunga

Pour Jean-Jacques Lumumba, au regard des avancées enregistrées bien que minimes, la lutte contre la corruption ne doit pas être fragilisée en République Démocratique du Congo.

"L'IGF utilise les médias oui c'est une méthode qu'ils apprennent mais on ne peut pas fragiliser la lutte contre la corruption, déjà que la lutte contre la corruption en RDC c'est fragile, je crois que si vous prenez les indices de Transparency International nous sommes parmi les pays les plus corrompus au monde mais avec le travail qui a été fait ces dernières années cet indice s'est tant soit peu légèrement amélioré et donc je crois que ce qui manque c'est de pouvoir continuer cette action, heureusement ou malheureusement ce n'est pas des saints qui sont des institutions qui feront ce travail, c'est des gens qui peuvent commettre des fautes mais est-ce que ces fautes là peuvent remettre en question tout le travail qu'ils ont fait ? C'est aussi ça qu'il faut se poser comme question" a-t-il fait remarquer dans son intervention

Jean-Jacques Lumumba estime que le feuilleton IGF - Cour des Comptes devrait se gérer entre elles institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption

"Est-ce que ce qui a été fait est un problème qui peut remettre en question tout le travail qu'ils ont fait ? C'est aussi ça qu'il faut se poser comme question. Est ce que ce qui a été fait est un problème qui peut remettre en question tout le travail abattu par l'IGF ? Tout ce qui a été accompli je ne pense pas. Aujourd'hui, je peux utiliser la sagesse de Salomon en disant qu'on a un bébé qui est vivant est-ce qu'on le coupe en deux on le tue parcequil faudrait que les deux mamans se partagent le bébé ? Je dirai non , il faudrait garder le bébé, on ne peut pas tuer tout ce qu'une personne a construit", a indiqué Jean-Jacques Lumumba

Et de poursuivre :

"Aujourd'hui ça ne me surprend pas combattre la corruption, la prédation dans un pays comme le Congo est aussi s'exposer parcequil faut toujours qu'on essaie de trouver la petite bête oui je suis d'avis qu'il faut renforcer les lois, le contre de l'IGF oui l'IGF doit être aussi encadrer mais je ne vois pas comment est-ce qu'on va remettre en cause tout ce qui a été abattu par cet inspecteur qui est arrivé en 2021 dont nous avons vu des travaux, rapports nous avons apprécié de la façon dont il est entrain de conduire les choses, de l'amélioration et du rayonnement même de cette institution que beaucoup ne connaissaient pas qu'aujourd'hui beaucoup connaissent parcequ'il a apporté quelque chose".

Le feuilleton entre l’inspecteur général des finances chef de service et le parquet général près la Cour des comptes est loin d’être clos. En effet, Jules Alingete, le numéro 1 de l’IGF n’a pas répondu présent à l’invitation du procureur général près cette Cour, jeudi 18 juillet dernier, pour s’expliquer sur la mission de contrôle de 90 jours effectuée par son service, qui s’est transformée en une mission de formation des agents et cadres de la Gecamines, moyennant des honoraires de 750 000 USD pour les prestations allant de novembre 2023 à février 2024.

Dans une correspondance du 12 juillet dernier à Jules Alingete, la Cour des comptes indique que l’inspecteur général chef de service se déclarait ne pas être justiciable devant la Cour des comptes, sauf sur demande expresse du Président de la République. Dans les médias et réseaux sociaux, les débats allant dans tous les sens sont focalisés sur cette question. Certaines organisations de la société civile ont pris parti pour l’un ou l’autre camp.

Clément MUAMBA