Première femme originaire d'Afrique Subsaharienne à siéger à la chambre des représentants en Belgique, Lydia Mutyebele possède un parcours marqué par la détermination, la lutte contre les injustices et l'engagement pour une société plus inclusive. Ce 25 juillet, elle s’est entretenu avec le Desk Femme d’Actualité.cd et dévoile ses priorités en tant que députée fédérale Belge.
Merci de nous accorder de votre temps Madame Lydia Mutyebele. Pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours?
Lydia Mutyebele: J’ai fait mon entrée dans le monde du travail en tant qu’avocate chez Avocats sans frontières avant de faire l’expérience de plusieurs cabinets politiques. En 2006, ma carrière politique débute puisque je suis élue comme conseillère communale, à tout juste 27 ans, de la plus grande municipalité du pays : la Ville de Bruxelles. Grâce à mon engagement dans le milieu associatif et à ma ténacité, j'ai accédé au mandat d'Échevine du Logement en charge de la régie foncière, du Patrimoine Public et de l’égalité des chances en 2020. Une première pour la communauté subsaharienne et pas des moindres puisque mon portefeuille de compétences n’a jamais été confié à une femme auparavant. En 2024, je suis candidate sur la liste du PS au fédéral et je suis élue députée fédérale, en étant troisième sur la liste.
Quels défis avez-vous rencontrés en tant que femme d'origine congolaise dans votre carrière politique en Belgique?
Lydia Mutyebele : En tant que femme d'origine congolaise, j'ai dû faire face à des défis tels que la minimisation de mes compétences en tant que femme et les manifestations de racisme. Ces obstacles rendent le parcours politique encore plus difficile, mais ils m'ont également renforcé dans ma détermination à apporter le changement.
Quelles sont vos principales priorités et objectifs en tant que députée fédérale ?
Lydia Mutyebele : Je suis membre de la commission des relations extérieures. Mes priorités concernent tout ce qui touche la Belgique sur la scène internationale. Par exemple, je me concentre sur les conflits en Palestine et dans l'Est de la RDC.
Qu'est ce que cela représente pour vous d'être la première femme d'Afrique subsaharienne à siéger à la Chambre des représentants en Belgique ?
Lydia Mutyebele : Être la première femme d'Afrique subsaharienne à siéger à la Chambre des représentants en Belgique est un honneur immense. Cela représente une avancée significative pour la diversité et l'inclusion dans notre pays. C'est aussi une responsabilité de représenter et de défendre les intérêts de toutes les communautés, en particulier celles qui sont souvent marginalisées.
Comment comptez-vous utiliser votre position pour promouvoir la diversité et l'inclusion en Belgique?
Lydia Mutyebele : Je compte utiliser ma position pour promouvoir des politiques et des lois qui favorisent l'égalité des chances et l'inclusion. Je m'engage à soutenir des initiatives qui encouragent la diversité dans tous les secteurs.
Quels sont, selon vous, les plus grands défis auxquels sont confrontées les communautés d'origine africaine en Belgique ?
Lydia Mutyebele : Les plus grands défis incluent la discrimination à l'emploi et au logement, ainsi que l'accès difficile aux plus hautes fonctions dans les domaines administratifs, politique et culturel.
Comment pensez-vous pouvoir contribuer à surmonter ces défis à travers votre travail parlementaire ?
Lydia Mutyebele : Je pense pouvoir contribuer à surmonter ces défis en plaidant pour des politiques anti-discrimination, en soutenant des initiatives d'inclusion sociale et économique, et en collaborant avec les organisations de la société civile pour promouvoir des changements durables.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes et aux personnes issues de minorités qui souhaitent s'engager en politique, précisément en Belgique?
Lydia Mutyebele : Je leur conseillerais d'être persévérante, passionnée et de toujours croire en leurs capacités. Il est crucial de se former, de se préparer et de ne jamais se laisser décourager par les obstacles.
Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka