RDC : vers de nouvelles mesures de désendettement pour améliorer la santé financière des entreprises publiques

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Photo d'illustration.

La problématique de l'endettement des entreprises du portefeuille de l'État a été abordée lors de la 6e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 19 juillet 2024 à la Cité de l'Union Africaine. Dans sa note d'information, le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa Tongba, a informé le conseil de la mise sur pied d'une commission ad hoc chargée d'examiner cette problématique et de lever des options de désendettement afin de permettre aux entreprises du portefeuille de l'État d'améliorer leur santé financière.

"Dans la perspective de développement économique et social du pays, le gouvernement tient à se pencher impérativement sur la situation de ces entreprises. C'est à ce titre que le ministre du Portefeuille a mis en place une commission ad hoc qui, en tenant compte des expériences du passé, examine cette problématique pour préparer des options de désendettement permettant aux entreprises du portefeuille d'améliorer leur santé financière", rapporte le compte rendu de la réunion lu par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

La démarche du ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa Tongba, fait suite aux échanges qu'il a récemment eus avec les entreprises du portefeuille en vue d'effectuer un état des lieux de la situation générale et des situations spécifiques de ces dernières. Selon Jean-Lucien Bussa, il se dégageait un constat majeur : l'un des problèmes qui minent la performance des entreprises publiques et les résultats attendus de la réforme est leur situation d'endettement excessif.

"Cette situation est notamment due à la précarité de leur trésorerie, au mauvais choix opérationnel et financier du management et au manque d'une politique d'endettement cohérente pour une société commerciale. Dans la plupart des cas, la trésorerie est affectée par d'importantes dettes vis-à-vis des tiers et des créances non recouvrées sur l'État qui perdurent depuis plusieurs années. Le non-paiement de ces créances par l'État contredit la volonté de ce dernier de redresser et/ou de relancer les activités de ses propres entreprises. Il a été noté paradoxalement que les entreprises œuvrant dans le secteur privé bénéficient des incitations de toutes sortes au détriment des entreprises commerciales appartenant majoritairement à l'État", a soutenu Jean-Lucien Bussa Tongba dans le compte rendu de la réunion.

En marge de l’atelier de rationalisation des dépenses organisé l'année dernière, le ministre d'État, ministre du Budget, Aimé Boji Sangara, avait fait savoir que les charges communes de la consommation d’eau et d’électricité des institutions et des ayants droit ont représenté 5 % des dépenses publiques de la République Démocratique du Congo en 2022.

Il a fait savoir que ces dépenses publiques ont connu depuis 2017 une explosion entraînant l’accumulation excessive des arriérés de paiement des factures de la Régie de distribution d’eau (REGIDESO) et de la Société nationale d’électricité (SNEL), impactant ainsi la capacité de production de ces entreprises.

À ce titre, le ministre d'État, ministre du Budget, a révélé que le montant total cumulé des arriérés de ces factures a été évalué à 368,1 millions USD. La REGIDESO a 232,6 millions de dollars américains représentant 465,2 milliards de FC et la Société d’électricité (SNEL) 131,5 millions de dollars américains, soit 262,9 milliards de FC.

Clément MUAMBA