RDC: le gouvernement et BGR bouclent le projet “développement économique durable et chaînes d'approvisionnement responsables dans le secteur minier”

Atelier gouvernement et BGR
Atelier gouvernement et BGR

Dans le cadre de la coopération germano-congolaise, l'Institut fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles (BGR) met en œuvre le projet "développement économique durable et chaînes d'approvisionnement responsables dans le secteur minier de la RDC" financé par le ministère de Coopération économique et de développement de la République Fédérale d'Allemagne (RFA). Par ce projet, le BGR vient en appui au programme du ministère des mines dans le renforcement des capacités des acteurs concernés par le secteur minier, dans le développement des potentialités économiques ainsi que dans la promotion des bonnes pratiques dans les mines.

Cependant, la mise en œuvre a été définie à travers un plan opérationnel élaboré avec tous les partenaires. Étant donné que le projet prendra fin en juin 2024, le BGR, avec ses partenaires, organise pendant 2 jours soit mercredi 13 mars et jeudi 14 mars 2024 à l'hôtel Pullman à Kinshasa, un atelier de clôture avec comme but la présentation des différentes activités réalisées au cours de ce projet 2021-2024 ainsi que leurs impacts dans le secteur minier RDC.

" Ce projet d'une durée de trois ans visait à accompagner les parties prenantes du secteur minier de la RDC face aux opportunités et défis actuels. Nous avons œuvré pour promouvoir l'établissement des chaînes d'approvisionnement responsables en RDC et pour favoriser la diversification et le développement de son économie. Nous sommes conscients du rôle crucial que la RDC doit jouer dans la réponse aux défis du réchauffement climatique et de la transition énergétique à travers les ressources minérales ", a déclaré M. Moritz Michel, chef du projet BGR en RDC. 

Et de poursuivre :

" La bonne gouvernance du secteur minier et la réduction des impacts négatifs associés à l'exploitation sont dans l'intérêt tant des Congolais que de la Communauté Internationale. Il est impératif que la population congolaise cesse de subir les impacts négatifs associés à l'extraction minière et qu'elle devienne une partie prenante informée et responsable afin de mieux tirer partie de ses ressources naturelles. Cet atelier de clôture du projet pour lequel nous sommes réunis nous permettra d'examiner différentes activités réalisées en collaboration avec nos partenaires malgré les défis rencontrés. Nous croyons fermement que les impacts acquis seront durables avec le soutien de tous". 

Prenant la parole au nom de la ministre des Mines, le professeur Raphaël Matamba Jibikila et coordonnateur de la Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière (CTCPM) a noté que bien que confronté à des retards significatifs, des développements positifs ont été quand même observés témoignant de l'efficacité dans sa mise en œuvre. Occasion pour lui de rappeler la nécessité et l'urgence d'appuyer la RDC dans la transformation locale de ses ressources naturelles.

" Nous avons pris note des préoccupations exprimées par certains partenaires concernant le retrait financier du CTC et nous nous engageons à aborder ces questions de manière proactive pour assurer la continuité et la durabilité des efforts entrepris. Nous sommes reconnaissants du soutien de nos partenaires en particulier le BGR avec lequel nous entretenons des relations étroites pour le soutien crucial en renforcement des capacités institutionnelles, l'amélioration de la gouvernance minière et la promotion en rapport avec le développement économique inclusif. Nous attendons désormais de nos partenaires un appui concret aux efforts du gouvernement congolais pour le développement des chaînes des valeurs de nos substances minérales et leur transformation au niveau local ", a plaidé le professeur Raphaël Matamba Jibikila. 

Dans le même registre, il a demandé aux partenaires techniques et financiers au développement de soutenir les efforts du gouvernement pour mettre fin à l'exploitation illicite de ses minerais dans l'Est mais aussi améliorer sa gouvernance.

" Il sied de souligner cependant que la paix dans la partie Est de notre pays la RDC est sérieusement menacée par l'exploitation illégale de nos ressources minérales qui ne cesse d'alimenter les conflits armés et cause d'énormes souffrances à nos populations. Il est de notoriété que le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda et entretenu par des intérêts extérieurs représente une menace grave pour la stabilité de notre région. Nous attendons de tous nos partenaires techniques et financiers au développement un soutien sans équivoque à nos efforts pour mettre fin à l'exploitation illicite de nos ressources tant minérales et pour promouvoir la paix dans l'Est de notre pays ", a ajouté le professeur Raphaël Matamba Jibikila. 

La RDC est l'un des plus grands fournisseurs mondiaux de métaux technologiques tels que le cobalt et le tantale. La RDC est également le quatrième plus grand producteur de cuivre et envisage un avenir potentiellement long dans le secteur minier en raison de la sous-exploration et des projets miniers en cours de développement d'importance mondiale. Si le secteur minier est un élément clé du développement national, représentant environ 20 % du PIB et 98% des exportations, il n'a pas encore réussi à avoir un impact positif sur l'économie de la RDC, par exemple en stimulant la diversification, ni sur sa population.

Alors que l'exploitation minière artisanale et à petite échelle (ASM) fournit un revenu à une importante main- d'œuvre en RDC, les conditions dans l'ASM sont souvent médiocres et les impacts négatifs des activités minières, tels que les risques pour la santé et la sécurité au travail, les salaires inadéquats ou le travail des enfants, peuvent être ressentis dans l'ensemble du secteur.

Clément MUAMBA