RDC: Le Rwanda s'oppose fermement au soutien de l'Union Africaine à la mission SAMIDRC et le fait savoir

Le gouvernement du Rwanda a exprimé son opposition catégorique à l'endossement et au soutien potentiel de l'Union Africaine (UA) et d'autres partenaires stratégiques à la mission de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) en RDC, connue sous le nom de SAMIDRC. Cette position a été communiquée à l'UA en prévision d'une réunion virtuelle du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'UA prévue le 4 mars 2024, destinée à évaluer la situation sécuritaire dans l'est de la RDC et le déploiement de la SAMIDRC.

Dans une lettre adressée à Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine, le Rwanda souligne ses préoccupations quant à la coalition entre la SAMIDRC et divers groupes qui soutiendraient les FARDC. Il accuse cette force de bénéficier, selon lui, de soutien des FDLR, et même des mercenaires européens. Le Rwanda considère que cette force offensive, en alliance avec des éléments qu’il estime hostiles, ne peut remplacer un processus politique nécessaire à la résolution de la crise dans l'est de la RDC.

Le Rwanda rappelle que la crise dans l'est de la RDC trouve ses racines dans l'histoire récente, depuis que les FDLR ont trouvé refuge et se sont reconstituées au Zaïre, l'actuelle RDC. 

Le gouvernement rwandais accuse également la Brigade d'Intervention de la Force dirigée par la SADC, créée en 2013, d’avoir choisi de combattre sélectivement certains groupes armés tout en négligeant d'autres, comme le FDLR. La posture actuelle de la SAMIDRC, alignée avec le gouvernement de la RDC, est perçue comme une volonté de solution militaire en contradiction avec les initiatives de paix régionales, selon Kigali.

Cette démarche rwandaise survient après une tentative similaire le 12 février dernier, où Kigali avait exprimé son opposition au soutien de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) à la SAMIDRC, arguant que cela renforcerait la posture offensive de la RDC au détriment d'une solution pacifique et négociée.

Le déploiement de la SAMIDRC, soutenu depuis le 15 décembre 2023 pour appuyer les efforts du gouvernement congolais en vue de restaurer la paix et la sécurité, a déjà été marqué par la mort de deux soldats sud-africains, illustrant les risques et les tensions accrues dans la région.