Élections en RDC : les candidates députées, membres de l'Union Sacrée de la Nation appellent la population à ne pas se laisser influencer par les déclarations des candidats président, membres de l'opposition

Photo/ Actualité.cd
Photo/ Actualité.cd

Six candidats à la présidentielle dont Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Franck Diongo, Josée-Marie Ifoku et Seth Kikuni ont, dans une déclaration conjointe publiée le 31 octobre 2023, dénoncé ce qu'ils qualifient de "manque de transparence" dans la conduite des opérations électorales en RDC. Ils s'inquiètent de l'opacité dans le processus de financement des élections et appellent à une meilleure concertation entre la Céni et tous les candidats à l'élection présidentielle.

Jeanne Grâce Mabiala, candidate à la députation provinciale dans la commune de Masina, fustige ces prises de position, qu'elle qualifie de faux bruits et invite la population à la vigilance ; 

"J'ai l'impression que l'opposition a peur des élections ou ne s'y attendait pas. Les opposants passent leur temps à instrumentaliser le peuple avec des faux bruits (il n'y aura pas d'élections cette année, la CEI n'a pas assez de moyens pour tout financer) au lieu de se concentrer sur la campagne qui sera bientôt lancée. Le peuple doit être vigilant et ne doit pas se laisser emporter par ces déclarations", a-t-elle dit. 

Et de poursuivre :

"L'opposition s'attendait à l'invalidation de leurs candidats à la présidentielle pour se victimiser devant le peuple, ils n'ont pas pu l'obtenir. » Ils ont crié pour les listes électorales, elles sont affichées, ils ont crié aux discours de haine et menaces dont ils étaient victimes et pourtant, ils circulent librement sur le territoire congolais, tenant même des meetings sans être inquités. Heureusement que cette fois encore, la CENI a assuré que le processus se poursuit et que des échanges sont prévus avec tous les candidats. Les opposants savent qu'ils ne gagneront pas ces élections et sont en train de se chercher des faux fuyants pour justifier l'échec qu'ils récolteront le 20 décembre."

Mélanie Yombo, candidate députée provinciale dans la commune de Selembao, invite quant à elle, la femme à ne pas suivre toutes ces déclarations, mais à soutenir les candidatures féminines pour l'essor de la RDC.

"Le régime actuel a, par tous les moyens, poussé la femme à se lancer dans la politique pour participer à la gestion du pays. Le gouvernement a prouvé qu'il est engagé pour la cause de la Nation. Il faut que l'opposition laisse la Chine faire son travail calmement. Tous les ingrédients sont mis en marche pour que le délai constitutionnel soit respecté, il n'y a rien à craindre. Nous appelons la femme à ne pas tenir compte de toutes les prises de position des opposants, mais à rester concentrée sur le processus électoral et à soutenir les candidatures féminines pour un changement positif de la nation. La femme doit savoir que grâce à elle, ce pays peut changer. Il est grand temps qu'on se réveille pour prendre notre destin en main."

Dans un rapport publié lundi 30 octobre, International Crisis Group a appelé le gouvernement congolais à veiller à ce que tous les candidats battent campagne sans entraves.

Onesphore Sematumba, analyste en charge des Grands lacs à l'International Crisis Group, et co-rédacteur du rapport, estime que le processus électoral de décembre en RDC est un cycle risqué. Et le premier grand risque est lié à la suspicion.

Le rapport met en exergue deux coins du pays qui sont à hauts risques : L'Est de la République avec la guerre du M23 soutenue par le Rwanda ; et le Grand Katanga avec des tensions ethniques qui ne datent pas d'aujourd'hui et qui malheureusement sont instrumentalisées par les hommes politiques.

International Crisis Group a appelé les partenaires internationaux de la RDC, en particulier l'Union africaine, à trouver des compromis politiques et se préparer à mener une médiation, en cas de contestation des résultats des élections de décembre prochain.


Nancy Clémence Tshimueneka