RDC-pénalisation du lévirat et du sororat forcés : “ Cette interdiction est une étape importante pour protéger les droits des femmes et leur liberté” Annie Matundu Mbambi, représentante régionale de WILPF

Photo/ Droits tiers
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Le lévirat et le sororat forcés sont désormais punis en RDC. Le législateur a inséré dans le Code pénal, l'article 174, les alinéas R, S et T sanctionnant ces pratiques. Annie Matundu Mbambi, consultante en genre et développement, et représentante régionale de la ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté en Afrique (WILPF) estime que cette pénalisation est une étape importante pour permettre à la femme de jouir de tous ses droits et sa liberté. 

Pour Mme Matundu, le lévirat et le sororat forcés restreignent l'épanouissement moral, physique et mental des femmes. Ils limitent aussi les droits de vie des femmes et les empêchent d'être libres de poursuivre leurs aspirations. Cette pénalisation va donc aider à éduquer et à sensibiliser la population aux droits des femmes et à l'égalité des sexes.

« Je suis contente que le législateur ait mis fin à ces pratiques et instauré des sanctions pour les familles ou les tribus qui continuent cette dégradation de la femme. » Cette pénalisation, certes, ne pourra pas couvrir toutes les discriminations et les inégalités auxquelles la femme fait face, mais nous considérons que c'est un long processus qui doit continuer, car il constitue une étape importante pour protéger les droits des femmes et leur liberté. Les droits des femmes doivent être respectés et ceci va aider à éduquer et sensibiliser la population aux droits des femmes et à l'égalité des sexes. »

Aux côtés de cette loi, Annie Matundu propose à l'État congolais de faire respecter aussi les mécanismes existants en matière des droits spécifiques des femmes afin d'imposer le respect des droits de la femme et lutter contre toutes les discriminations basées sur le genre. 

Parmi ces mécanismes, elle note :

- L'introduction des cours qui font la promotion de l'égalité des sexes dans le cursus scolaire et ce au niveau secondaire pour sensibiliser les élèves aux droits des femmes et éviter les stéréotypes de genre

- La mise en application effective des lois et politiques existantes pour protéger les droits des femmes et promouvoir l'égalité des sexes 

- L'éducation pour tous : filles et garçons à l'école.

Elle demande par ailleurs aux activistes, membres de la société civile de mener des campagnes de sensibilisation auprès du public sur les droits des femmes afin d'atteindre l'égalité de genre et bannir les préjugés et stéréotypes à l'égard de la femme. 

Nancy Clémence Tshimueneka