La BCC relève son taux directeur de 11% à 25% pour neutraliser l'excès de liquidité et soutenir la stabilité macroéconomique

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Banque Centrale du Congo (BCC). Ph. ACTUALITE.CD

Lors d'une réunion extraordinaire présidée par Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), le Comité de Politique Monétaire (CPM) a dévoilé ce mardi des mesures stratégiques visant à resserrer la politique monétaire. Ces décisions interviennent dans un contexte économique complexe, à la fois au niveau national et international.

Le CPM a analysé les développements récents sur les marchés des changes et des biens et services, mettant en évidence les pressions inflationnistes persistantes, tant internes qu'externes. Face à ces défis, il a opté pour une augmentation du taux directeur de la BCC, une mesure destinée à renforcer la politique monétaire dans le pays.

Le troisième trimestre de cette année a été marqué par des contraintes croissantes sur le taux de change et l'inflation dans l'économie congolaise. Une dépréciation significative du franc congolais et une accélération notable de l'inflation ont été observées, particulièrement à mi-juillet. Le CPM a souligné que ces perturbations sont largement dues à l'impact des chocs externes, notamment la situation en Ukraine, sur les partenaires commerciaux de la République Démocratique du Congo. Étant dépendante des importations, l'économie nationale subit de plein fouet ces répercussions négatives, d'autant plus que des facteurs internes majeurs, tels que le conflit à l'Est du pays, exercent une pression considérable sur le budget de l'État.

Néanmoins, le CPM a observé que les pressions sur le taux de change et l'inflation ont diminué au cours des dernières semaines grâce à l'application de nouvelles mesures correctives dans les sphères monétaire et budgétaire. Une coordination accrue entre les politiques monétaire et budgétaire a permis de mieux maîtriser et absorber l'excès de liquidité dans l'économie, réduisant ainsi les tensions sur les marchés des changes et des biens et services.

Malgré ces progrès, le CPM a mis en exergue les incertitudes entourant les perspectives économiques mondiales pour le reste de l'année. Les tensions géopolitiques croissantes et les effets continus du conflit en Ukraine pourraient avoir un impact négatif sur l'activité économique mondiale et engendrer une inflation importée plus significative.

Dans ce contexte, le CPM a préconisé une vigilance accrue dans la gestion de la politique monétaire et une meilleure coordination entre les politiques budgétaire et monétaire. En conséquence, il a décidé d'augmenter le taux directeur de la BCC de 11% à 25%, une mesure visant à renforcer davantage la politique monétaire, à neutraliser tout excès de liquidité et à soutenir la stabilité macroéconomique.