Malgré les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, Kinshasa n’envisage pas de rompre les relations diplomatiques. Félix Tshisekedi l’a dit samedi dans un entretien qu’il a eu avec sa porte-parole Tina Salama.
« Je comprends leurs sentiments, il faut toujours faire la part des choses entre le régime Kagame et le peuple rwandais qui est un peuple frère. Le Rwanda, pays à côté de la RDC. Pourquoi rompre les relations avec ce peuple? Ça n'aura aucun sens. D'abord parce qu'il y a déjà des mariages qui se sont faits. Il y a des échanges économiques surtout commerciaux qui se font. Donc si vous le faites, vous allez condamner des centaines de milliers, voire des millions de gens à la famine à cause d'un individu et de son régime. Non, je ne crois pas que ce soit la solution, c’est de rompre les relations diplomatiques », a-t-il dit.
Il dit croire encore en la stratégie appliquée jusqu’ici:
« Je pense simplement que nous devrions continuer à mettre la pression diplomatique sur le régime de Kagame. C'est en train d'ailleurs de fonctionner parce que, rappelez-vous, jusqu' au mois de mars passé, on entendait encore de coups de feu sur la ligne de front. Aujourd’hui, il n'y a plus de coups de feu. Pourtant, ils avaient cette habitude de tirer sur nos positions et aujourd'hui, ce n'est plus le cas. C'est la preuve que ça marche ».
Les différents rapports de l’ONU et la pression exercée par la société civile internationale sont, pour Félix Tshisekedi, la preuve que sa stratégie marche.
« Aujourd’hui, il y a des rapports d'experts qui démontrent clairement que les RDF sont au Congo, sont en train d'appuyer cette cohorte de terroristes du M23 et afin de déstabiliser notre pays. Donc je crois en la diplomatie en plus de la dissuasion en préparant nos troupes. Cette armée n'a profité que des faiblesses qui sont les nôtres. Notre armée était minée à cause justement de ces accords qui se faisaient autour des mixages et brassages qui permettaient justement à l'ennemi d'infiltrer ses espions, accords que j'ai refusé et que je continuerai toujours de refuser ».
Dans tous les cas, l’option militaire n’est pas en première position: « La guerre pour moi, en tout cas du point de vue de la République démocratique du Congo, reste la dernière option. Nous comptons encore sur nos partenaires, sur la communauté internationale pour qu'elle impose au Rwanda des sanctions si celui-ci continue plutôt de refuser de quitter le sol congolais ».
Félix Tshisekedi donne même l’exemple des récentes crises dans le monde: « On ne rompt jamais la diplomatie. Tant qu'il y aura des hommes, il y aura la diplomatie. Même aujourd'hui, entre Ukrainiens et Russes, la diplomatie même de l'ombre, soit elle existe donc on ne rompt jamais la diplomatie ».