Procès Mwangachuchu : En qualité de renseignant, le commissaire divisionnaire adjoint Placide Nyembo entendu notamment sur l’effectif des policiers commis à la sécurité de SMB

Le commissaire divisionnaire adjoint Placide Nyembo devant la Haute Cour militaire
Le commissaire divisionnaire adjoint Placide Nyembo devant la Haute Cour militaire

Le commissaire divisionnaire adjoint Placide Nyembo, ancien chef de la police au Nord-Kivu (Juillet 2017-Juin 2019)  a comparu ce vendredi 9 juin devant la haute cour militaire en qualité de renseignant dans l’affaire qui met en cause le député Edouard Mwangachuchu. La Haute cour lui a posé plusieurs questions notamment en ce qui concerne la sécurisation de la mine de la Société Mining de Bisunzu (SMB) qui se trouve dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). 

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Placide Nyembo, actuellement commissaire provincial de la police au Kongo Central a indiqué que 86 policiers constituaient l’unité chargée de sécuriser la mine. Il rejoint en quelque sorte le commissaire principal Robert Mushamalirwa, co-prévenu de Mwangachuchu qui avait indiqué devant la Cour que l’unité qu’il commandait comptait 80 policiers. 

“La concession de SMB avait besoin de 43 éléments. Nous avons constitué deux équipes (86 policiers/2) pour qu'elles se relaient. La présence sur le site est considérée pour 43, c'est pourquoi dans le contrat nous avons signé pour les 86 éléments. Les 43 autres c'est par rapport à l'ampleur du travail. Il y avait d'autres éléments qui venaient en appui, c'est justement pour permettre que l'unité engagée n'ait pas de failles”, a dit à la haute cour militaire, le commissaire divisionnaire adjoint, Placide Nyembo.

Mais ce chiffre est de loin supérieur à ce qu’a avancé mardi dernier, un autre ancien chef de la police au Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Vital Umiya Awashango qui avait comparu également en qualité de renseignant. Il a indiqué que l’unité était composée d’une vingtaine de policiers qui “bénéficiaient de quelque chose, chaque policier avait 90 USD”.

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“Qui entre le commissaire provincial et le commandant dirigeait l’unité sur le terrain?”, demande la haute cour militaire.

“Moi je signe sur la liste des 43X2 mais au niveau d'engagement des unités dans la sécurisation effective c'est la tâche du commandant qui connaît bien ses éléments et qui les affecte dans les postes qu'il faut pour sécuriser la société, là ce n'est plus le commissaire provincial qui intervient sur le terrain” a répondu le commissaire divisionnaire adjoint, Placide Nyembo.

La Cour a abordé également d’autres aspects administratifs, notamment liés à la paie des éléments de l’unité. D’après un rapport de l’Inspection générale de la police, seuls 43 policiers étaient repris sur la liste de paie au lieu de 86. 

“Dans le contrat on n'a pas signé pour 86 mais pour 43, considérant que les 43 doivent travailler 24 heures sur 24”, précise Placide Nyembo. Il enchaîne: “Mais nous considérons que l'organisme humain peut se fatiguer, il y a lieu de relayer par d'autres. Voilà comment on a sécurisé la société SMB”.

Il est le deuxième renseignant dans cette affaire après le commissaire divisionnaire Vital Awashango. L’actuel commissaire provincial de la police au Nord-Kivu, Aba Van Ang a aussi comparu ce vendredi. Il va poursuivre sa comparution mardi prochain, jour d’une nouvelle audience. 

Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.

Ivan Kasongo