Enrôlement des électeurs: “des machines non sécurisées, des étrangers enregistrés, des enquêtes non abouties…”, Fayulu et Lamuka accusent la CENI de vouloir confectionner un fichier électoral corrompu au profit de Félix Tshisekedi

 Enrôlement des électeurs
Illustration. Enrôlement des électeurs

Martin Fayulu a présenté le résultat du monitoring effectué par la Coordination des opérations électorales de Lamuka (COEL) sur l'opération d'identification et d’enrolement des électeurs. Il déplore le dysfonctionnement et le désordre depuis le lancement de cette opération au mois de décembre de l'année dernière.

"Dans le Nord-Kivu, on constate que les machines ne sont pas sécurisées et par conséquent certains groupes armés se sont emparés des machines et à ce jour personne ne sait ce qu'elles sont devenues; Dans plusieurs provinces, nos enquêteurs ont constaté l'enrôlement des enfants et des mineurs âgés de moins de treize ans; le nombre des kits insuffisants dans certaines provinces et les citoyens doivent parcourir des longues distances pour trouver un centre d'inscription", déplore la COEL dans sa communication devant la presse mercredi 5 avril 2023.

A Kamanyola, Walungu, Kabare, Idjwi, Kalehe et dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu), “on enrôle les étrangers Burundais et Rwandais”, accuse le camp Fayulu. 

“Dans cette région, on y a déployé 178 kits additionnels dont on ignore les noms des centres, où ils sont affectés ; les agents commis aux opérations d'identification et d'enrôlement affirment qu'ils ne sont pas pris correctement en charge par la CENI, d'où leur propension à rançonner les requérants; Au-delà de toutes les défaillances ci-haut relevées, les informations reçues attestent que la machine d'enrôlement n'est pas sécurisée. On peut faire à la machine n'importe quoi".

Des enquêtes annoncées sur les précédents cas des dénonciations liées au processus d'enrôlement des électeurs n’ont pas abouti.

"La détention des fiches d'identification, des cartes vierges et des kits d'enrôlement par certaines personnes non-membres de la CENI. Lors d'un accident vers Tshikapa au mois de février et récemment à Kasumbalesa, on a vu dans un véhicule des objets hautement sécurisés relatifs à l'enrôlement se déverser dans la chaussée. Les services de l'ANR ont eux aussi saisi des cartes d'électeurs. A Kinshasa, les citoyens ont vu des personnes sans qualité se promener avec des kits électoraux. Jusqu'à ce jour, on ne connaît pas les résultats des enquêtes promises par la CENI sur tous les cas connus", ajoute la COEL.

Cette instance dit n'avoir plus de doute, elle accuse Dénis Kadima et la CENI de voulour produire un fichier électoral “corrompu” afin de faciliter la fraude électorale en faveur de l'actuel Chef de l'État Félix Tshisekedi.

De plus, poursuit-elle, M. Kadima crée un doute dans les esprits des Congolais quand il affirme avoir affecté les fonds prévus pour les scrutins dans l'opération d'identification et enrôlement des électeurs et n'avoir pas reçu l'argent de la part du gouvernement depuis octobre 2022.

"La COEL réitère, auprès de la CENI, ses exigences suivantes : 1. Publier le document d'appel d'offres des kits électoraux pour nous permettre d'apprécier la conformité des machines reçues par rapport aux spécifications contenues dans le cahier des charges; 2. Divulguer le nom de l'imprimerie qui a produit les cartes d'électeurs avec les détails de la commande, spécifications de la carte, quantité commandée, etc...; 3. Rendre public la cartographie des centres d'inscription pour les aires opérationnelles 2 et 3, comme ce fut le cas pour l'aire opérationnelle numéro 1; 4. Publier, à ce stade, le nombre provisoire d'enrôlés par circonscription et par province; 5. Donner le coût global, à ce jour, du processus électoral en cours", a-t-elle recommandé

Lancées depuis le 24 décembre 2022, les opérations d'identification et d'enrôlement des tendent déjà vers la fin tels prévu par la CENI exceptés les zones occupées jusque-là par les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu, à savoir les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi ainsi que le territoire de Kwamouth dans le Mai-Ndombe. Après cette étape, la CENI va passer au toilettage du fichier électoral en vue de se doter un fichier potable c'est-à-dire sans doublon, sans mineurs enrôlés, etc.

Au cours de cette session parlementaire de Mars, les deux chambres du parlement auront pour mission de doter la CENI de la loi sur la répartition des sièges pour la tenue des élections prévues le 20 décembre de l'année en cours.

Clément MUAMBA