Kinshasa : difficultés, défis et solutions de la prise en charge des personnes de troisième âge au cœur d’une conférence

1
Photo d'illustration

Les personnes de troisième âge, à mobilité réduite ou en perte d’autonomie, constituent une charge dont l’assurance n’est pas toujours à la hauteur des attentes à Kinshasa. Au niveau des familles ou de l’Etat, les précautions ne sont pas prises pour satisfaire aux besoins multiples de cette catégorie de la population. Conséquence : perte d’estime de soi, de dignité, isolement social etc.

Alors que l’accès aux soins est un droit universel de l’homme, il ressemble à un parcours de combattant en RDC. Ce vendredi 24 mars, des médecins et autres corps de métiers ont discuté sur la problématique, présentant difficultés, défis mais également des solutions pour pallier le problème. Tenue à l’hôtel Pullman, la conférence a connu les interventions d’un neuropsychiatre, d’une spécialiste en prise en charge de l’incontinence et d’une épidémiologiste.

Les maladies de troisième âge 

Dans leurs prises de parole, les intervenants ont détaillé les maladies les plus fréquentes chez les personnes de troisième âge. Thierry Matonda, Neuropsychiatrie, est revenu sur la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson dont l’âge moyen des patients est à 60 ans. La maladie d’Alzheimer a des symptômes telles que des pertes de mémoire et un état de confusion mentale. Les connexions neuronales et les neurones se dégradent et meurent, ce qui se traduit par une destruction de la mémoire et d'autres fonctions mentales importantes.

Alors que la maladie de Parkinson est un trouble du système nerveux central qui affecte les mouvements et qui entraîne souvent des tremblements. L'endommagement des cellules nerveuses du cerveau provoque une baisse du taux de dopamine, ce qui déclenche les symptômes de la maladie.

Micheline Baza, spécialiste dans la prise en charge de l’incontinence qui est intervenue sur l’incontinence urinaire a indiqué qu’elle touche plus les femmes que les hommes, tous des troisièmes âges. Elle consiste à l’impossibilité de contrôler l’envie d’uriner. Et pour éviter de créer un isolement social des patients, il vaut mieux garder les patients en famille, a-t-on recommandé. 

Par ailleurs, le Docteur Myandi Wemeso a parlé de la perte d’autonomie chez les personnes de troisième âge. Trois grands facteurs entraînent la perte d’autonomie : le vieillissement, le handicap et les maladies telles que le maladies neuropsychiatriques, les maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, les maladies rénales, etc. Et selon l’OMS, d’ici 2050, 80 % des personnes agées vivront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, la RDC n’étant pas épargnée.

Une partie de la solution 

Un autre chiffre très inquiétant a été évoqué lors de cette activité, celui qui indique que 90% des décès en RDC sont évitables. Pour prévenir, surtout en ce qui concerne les personnes de troisième âge, l’organisatrice de cette activité a présenté un service de prise en charge ou mieux d’accompagnement à domicile pour les personnes en perte d’autonomie temporaire et permanente. À Kinshasa, le service est disponible depuis un peu plus d’un mois.

Directrice d’un centre pour personne vivant avec handicap en Belgique, Madame Nzola Wameso Nkenge est l’initiatrice de ce service d’accompagnement gériatrique et de placement d’aide ménagère qui se nomme BeAnous. Elle affirme s’être rendue compte d’un manque de structure d’accompagnement et un souci avec les soins de santé en RDC. Elle se veut une part de solution pour ce souci à travers ce service.

« Cette problématique de la santé de la personne de troisième âge nous concerne tous. En Afrique, on dit que la personne âgée est une source où nous sommes censé aller nous abreuver. Une personne en perte d’autonomie perd en estime de soi et en dignité. Dépendre de quelqu’un dans ses tâches journalières est très compliqué. Ça peut être culpabilisant », a-t-elle dit.

Nzola Wameso Nkenge a dit vouloir lancer d’abord l’initiative et voir avec le ministère de la santé dans quelle mesure, il va l’accompagner. 

« Je voulais d’abord lancé cette initiative, j’entends que l’audience appelle qu’on puisse collaborer avec le ministère de la santé. Forcément, je vais introduire un plaidoyer au ministère de la santé, c’est à eux de prendre la mesure de la situation », a-t-elle ajouté.

BwAnous met le respect de la personne au cœur de ses préoccupations et met tout en œuvre, en accord avec le patient, la planification et la gestion de services d’aide à domicile pour un confort et un bien-être maximal. En plus du service d’accompagnement gériatrique à domicile, elle en a d’autres tel que l’aide à domicile, d’ouvrier polyvalent, de transport des personnes à mobilité réduite, d’infirmiers, de kinésithérapie, de lagopèdes et de coordination. 

Le service est apporté selon les besoins et les budgets de ceux qui en demandent, pour être en mesure de correspondre à toutes les bourses. Pour s’y attacher, il suffit de voir dans leur site internet beanous.com 

Emmanuel Kuzamba