RDC-Elections : « j’ai échoué en 2006 et 2011 avant de remporter plus de 28.000 voix en 2018 », Christine Lukuka 

Photo/ Droits tiers
Photo/ Droits tiers

Les prochaines échéances électorales auront lieu au mois de décembre, en attendant, les futures candidates doivent se battre pour trouver une base électorale. Les députées actuellement en poste s’efforcent de conserver les leurs. Christine Lukuka a participé à deux scrutins du pays sans succès. Comment y est-elle parvenue lors des troisièmes élections ? Que prévoit-elle pour 2023 ? Elle répond dans cet entretien accordé au desk femme d'Actualité.cd


« J’avais déposé ma candidature en 2006, mais cela n’a pas marché. Le mode de scrutin ne m’était pas favorable. Sur la liste de mon parti, j’étais la deuxième à avoir recueilli le plus grand nombre de voix (4.000). Le premier a été proclamé. En 2011, j’ai postulé à nouveau. Comme la fois précédente, je n'ai pas pu remporter assez de sièges. Il y a eu tricherie parce qu’au moment de la compilation des résultats, j’étais la meilleure de tous. La veille de la clôture de la compilation, le bureau de la CENI au niveau de Moba (Chef-lieu territorial de 51 490 électeurs enrôlés pour les élections de 2018 au Tanganyika) a été fermé. Le lendemain, les résultats ont changé. Je n’étais plus en tête des voix. Un autre candidat a été proclamé. Frustrée par la tricherie, j’ai quitté le PPRD pour l’opposition », se rappelle Christine Lukuka Nkulimba. 


Et de poursuivre, « cela ne m'a pas découragé. J’ai construit des centres hospitaliers, des écoles, et réalisé des actions au niveau de la société. C’est de cette façon que mon nom a circulé. En 2018, parce qu’il fallait respecter le seuil, nous avons fait un regroupement et j’ai postulé pour le compte du G7. Le regroupement avait trois sièges aux nationales et cinq sièges aux provinciales. Il m’a été proposé de postuler aux provinciales. Et cette fois, c'était la bonne. J’ai eu plus de 28.000 voix. La meilleure élue de toute la province du Tanganyika parmi les députés provinciaux ».   


Les trois éléments qui ont forgé ce parcours


-    Présence au niveau de la base : pour Mme Lukuka, l’un des éléments clés qui a contribué à son endurance en tant que candidate, c'est le contact permanent avec sa base. « Je ne me suis jamais éloignée de ma base. Dès la première expérience, je suis rentrée au niveau de ma base pour réactiver mes actions. C’est un travail permanent. Les appels, les messages, et intervenir lorsqu'on en a la capacité. Lors des vacances parlementaires, récolter les inquiétudes de la population et les ramener au parlement pour que des solutions soient trouvées, communiquer par tous les canaux disponibles ». 

-    Passer aux actions : « il faut poser des actions. Souvent au niveau des territoires, l'État est démissionnaire. Les actions des leaders sociaux ont un réel impact sur les communautés. Lorsque vous en avez les capacités, agissez, construisez, réalisez des œuvres. Le peuple congolais n’est plus naïf. En 2023, ceux qui auront posé des actions concrètes seront élus »

-    La détermination : « je n’ai jamais arrêté de me dire que je serais élue. Mon mental a été aguerri par cette détermination. Mais il faut également être courtois. Accorder le même respect dû à toutes les personnes qui se présentent à vous. Ne pas se laisser emporter par la colère et toujours gérer et contrôler ses émotions ». 

Il faut également noter que Christine Lukuka a été députée cooptée sous Laurent Désiré Kabila avant d’être également députée cooptée du gouvernement 1+4. Elle est jusque-là membre d’Ensemble pour la République de Moise Katumbi. Elle compte relancer sa candidature aux législatives nationales de 2023.

Prisca Lokale