Le facilitateur désigné de la Communauté d’Afrique de l’Est, Uhuru Kenyatta a débuté ses consultations avec différentes couches politiques depuis ce lundi 14 novembre. Dans les rues de Kinshasa, le Desk Femme a recueilli les points de vue des femmes et jeunes femmes sur ces rencontres.
« C’est une étape du processus de paix. On ne peut que le soutenir », constate Céleste Bamongo, devant ses glacières recyclées. Et de renchérir, « Cependant, il faut qu’il y ait transparence, il faut qu’il y ait suivi des recommandations faites par nos représentants, il faut qu’à l’issue de ces rencontres, nous voyons des résultats concrets ».
Volonté politique, des mécanismes échoués, quelle voie pour restaurer la paix
Uhuru Kenyatta a également rencontré plusieurs ambassadeurs en poste à Kinshasa dont ceux membres de l’EAC, les chefs des mission diplomatiques de cinq pays membres permanents du conseil de sécurité des Nations unies ainsi que les représentants de l’UA, de l’ONU et de la Banque mondiale. Dina Muswamba, agent auprès d’une maison de change est formelle, seule la volonté politique va permettre de rétablir la paix et la sécurité dans la région des grands lacs.
Elle s’explique, « toutes les personnes conviées y vont certainement avec une position déjà prise par rapport à la guerre au Congo. Même lui (Uhuru Kenyatta), en tant que médiateur, il est venu avec ses points de vue. C’est seulement par une volonté politique que ces consultations pourront accoucher des résultats positifs pour la région des grands lacs. Nous espérons que le choix de la paix va primer.»
Pour Fidélie Bandedi, il faut s’en remettre à Dieu car tous les efforts entrepris ont été un échec. « Que faut-il dire de plus ? A quoi faut-il s’attendre ? Il y a plus de 20 ans que la guerre sévit dans l’Est de notre pays. Nous avons mis en place tous les mécanismes possibles pour que la paix soit restaurée. Quel accord notre gouvernement n’a pas signé ? Mais pour quel résultat ? Je remets le sort de ce pays entre les mains de Dieu. En tout cas, je ne compte pas sur ces consultations.»
Trouver des solutions au niveau interne
Pour terminer, Jeannette Mpanu et Marie-Ange Kavira évoquent deux éléments, le Rwanda révélé publiquement comme agresseur de la RDC et les efforts qui doivent être entrepris au niveau local.
« J’ai vraiment l’impression que la prise du pouvoir de Félix Tshisekedi en tant que présidente de la RDC a permis à chaque Congolais de se rendre compte du type de voisin qui nous entourent et au monde entier de découvrir comment les Nations africaines s’entretuent pour des raisons économiques. Nous savions que le Rwanda était impliqué dans les atrocités à l’Est mais beaucoup d’entre nous n’avaient aucune preuve. Aujourd’hui, nous avons un rapport de l’ONU, nous avons un accord de désescalade avec le Rwanda qui nie son implication, nous avons Uhuru Kenyatta délégué par l’EAC qui a également rencontré le président rwandais Paul Kagame. Nous sommes sur la voie de la paix », explique Jeannette Mpanu, sexagénaire, assise près de son poste radio dans une boutique d’habillement en ville
A Marie-Ange Kavira d’ajouter, « les solutions à la guerre en RDC ne sont pas externes, je l’ai toujours dit. Combien de fois n’avons-nous pas été trahis malgré les négociations qui ont été entamées ? A un moment, il va falloir que le peuple congolais se décide d’arrêter de croire que le salut viendra d’ailleurs. Nous allons tous nous engager pour que la paix soit restaurée dans notre Congo ».