Les participants aux états généraux de la communication et médias avaient soumis un texte concernant le moratoire sur les arrestations et emprisonnements des journalistes en attendant l’adoption par le parlement de la loi sur la dépénalisation des délits de presse. Après l'adoption par le gouvernement du projet de loi sur la liberté de la presse, cette question n'a pas été prise en compte.
Interrogé à ce propos, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, estime que le gouvernement ne peut pas consacrer un régime de liberté totale.
« Sur la question du moratoire, le moratoire était une voie transitoire ça veut dire que nous, au niveau du gouvernement, on pouvait regarder faire un effort de manière concertée avec les médias mais cela supposait que des dispositions soient prises en amont parce que lorsqu'un journaliste tombe dans un cas avéré d'imputations dommageables mais comment vous le réglez ? On ne peut pas nous ici consacrer un régime de liberté totale parce qu'il faut qu'on se rappelle toujours que les libertés s'exercent dans un cadre organisé et toute liberté ne devrait dépasser la liberté des autres. Comment on encadre cela, mais pourquoi pensez-vous aujourd'hui que la question de la liberté de la presse commence à poser problème ? " s'est-il interrogé lors du briefing hebdomadaire tenu lundi 17 octobre 2022.
D'après lui, le meilleur rempart du journaliste, c'est le professionnalisme. Il estime qu'il y a des journalistes qui s'illustrent dans le professionnalisme sans être inquiétés.
« Il y a beaucoup de dérapages et ces dérapages pour y arriver, il faut que la profession se regarde dans les yeux, qu'on regarde la qualité des uns et des autres, je l'ai déjà dit plusieurs fois que le meilleur rempart du journaliste, c'est le professionnalisme. Évidemment des gens peuvent se sentir frustrés, c'est tout à fait normal parce que vous révélez des choses qui ne pouvaient peut-être pas être connues mais de là à utiliser vos médias, les canaux pour régler des comptes, attaquer des personnes dans leur vie privée, dans leur intimité ça pose problème et il faut comprendre la réticence de certains à y aller », a expliqué Patrick Muyaya répondant à une question d’ACTUALITE.CD.
Et de poursuivre :
« Lorsque le Président de la République est pris pour cible principale, on peut bien le critiquer, nous sommes dans un contexte démocratique mais dévient la cible principale des choses qui ne sont peut-être pas justifiables, l'idéal pour nous, c'est de nous assurer que le métier s'exerce dans le respect de l'éthique, de la déontologie. Le meilleur rempart du journaliste, c'est le professionnalisme. Nous exhortons les patrons de presse et vous qui êtes là à aller dans ce média de qualité et c'est ce qui va nous permettre de rehausser le niveau, vous savez que nous nous sommes disciples du changement de narratif mais qui pensez-vous sont pour nous les premiers alliés ? Il y a une véritable responsabilité que nous avons tous comme ça on peut travailler pour être sûr qu'on ne nous reproche pas de ne pas jouer notre rôle dans la consolidation de la démocratie ».
Le gouvernement a adopté le projet de loi modifiant et complétant la loi fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse. Faisant l'économie de ce texte, Patrick Muyaya a tenu à préciser que l'élaboration de ce texte vient marquer le premier pas de la marche vers la salubrité médiatique recommandée par le Président de la République au cours des états généraux de la communication et de médias.
Clément MUAMBA