Le député national Jacques Djoli Eseng'Ekeli s’est exprimé, à l’issue de l’ouverture de la session ordinaire du mois de septembre 2022 à l’Assemblée nationale. Il dit espérer que les questions sécuritaires seront aussi au centre de cette nouvelle session parlementaire essentiellement budgétaire et ce, à côté, dit-il, des questions politiques, électorales et d'autres.
D'après l'élu de Boende dans la province de la Tshuapa, des mesures urgentes doivent être prises pour la situation de Bunagana, occupé déjà depuis près de 3 mois par les rebelles du M23 mais aussi la situation du conflit communautaire entre les Teke et Yaka, qui est très proche de la ville province de Kinshasa.
« J'espère vraiment qu'on aura le temps de faire le point sur la situation sécuritaire parce qu’il ne peut y avoir aucun développement sans la sécurité et la situation de notre pays sur cette question est préoccupante que ça soit dans l'Est aujourd'hui même qu’au niveau de la périphérie de Kinshasa. Il faudra que, tenant l'opportunité de l'option de la loi sur la programmation militaire et de la définition de notre politique de défense, que des mesures urgentes soient prises notamment en ce qui concernent Bunagana et d'autres mesures militaires conséquentes tenant compte d'ailleurs de la question de la création de la force Est Africaine mais c'est une question qui va nous préoccuper à côté des questions politiques, électorales et autres », a dit M. Djoli, aussi vice-président de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale.
La partie Est de la RDC est toujours confrontée à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers depuis près de 20 ans déjà. La situation s'est empirée avec la résurgence des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
La RDC accuse toujours le Rwanda de soutenir la rébellion du M23. Le Chef de l'Etat congolais a opté pour la solution diplomatique afin de résoudre la crise. Dans cette optique, le président angolais Joao Lourenço a offert sa médiation. Il avait convoqué Felix Tshisekedi et Paul Kagame afin de tenter de trouver une solution à la crise. Malgré le cessez-le-feu décrété, les combats sont souvent signalés sur le terrain.
Une autre rencontre de la commission mixte RDC-Rwanda a toujours lieu sous la médiation de Luanda. Les deux parties ont encouragé notamment le déploiement de la force régionale de l'EAC et la lutte contre les FDLR-FOCA que Kigali accuse de coaliser avec les FARDC dans l'Est du pays. Mais depuis, les choses n’avancent pas. Pendant ce temps, le M23 réclame un dialogue direct avec le gouvernement.
Selon le BCNUDH, le conflit entre communautés Yaka et Teke s'est aggravé malgré le déploiement des forces de défense et de sécurité. D’après diverses sources, il a déjà causé au moins 40 morts, des milliers de déplacés et des dégâts matériels importants. Le recouvrement forcé d'une redevance coutumière imposée aux non originaires serait la cause de ces affrontements meurtriers qui tend à gagner d’autres zones.
Clément Muamba