Le chef de l'État sera prochainement en pourparlers avec le caucus des élus du Nord Kivu et de l'Ituri, membres du gouvernement et de la société civile. L'objectif de cette rencontre est de décider de l'avenir de l'état de siège décrété depuis le 6 mai 2021. Le desk femme d'Actualité.cd est allé à la rencontre de quelques femmes leaders qui ont soumis des recommandations pour la ré instauration effective de la paix dans ces régions de l'Est du pays.
"Les femmes de la province de l’Ituri ont appris avec joie la ferme détermination du chef de l’Etat de pacifier la partie Est de la RDC dont la province de L'Ituri.
Par conséquent l'UCOFEM œuvrant activement parmi les associations féminines de l’Ituri formule quelques recommandations :
La participation des femmes, des jeunes filles et de la jeunesse à cette table ronde
L'implication de cette catégorie dans tous le processus de pacification
La population Iturienne sollicite que le président mette fin à l'État de siège
Le retour des civils au pouvoir pour coordonner l’administration et la justice
Que les militaires continuent seulement les opérations
Que tous les secteurs politico-administratifs soient opérationnel
Le respect du protocole déjà signé et éviter le protocole non réalisable avec les groupes armés
Que les groupes armés s’engagent avec sincérité
Détecter et arrêter les acteurs intellectuels et tireurs des ficelles de cette guerre (locaux, nationaux et étrangers) ;
Retourner les déplacés dans leur milieu d’origine
Eviter de donner le nombre erroné des hommes au front
Que le service de renseignement multiplie la vigilance"
Par contre Angèle Makombo membre du conseil économique et sociale et défenseur de droit des femmes soutient la prorogation de l'État de siège, tout en insistant sur la disponibilité des moyens nécessaires pour sa bonne exécution.
"C'est une excellente idée, l'état de siège décrété depuis un an maintenant avait soulevé beaucoup d'engouement, les populations étaient heureuses en se disant que l'état de siège est prévu dans la constitution mais aussi parce que l'objectif était de pouvoir mettre fin à l'insécurité récurrente qu'il y a à l'Est du pays. Un an après,les populations ont commencé à protester vu la récurrence de la violence, même à l'assemblée nationale la commission défense et sécurité avait établi un rapport qui dit que le bilan de l'État de siège était mitigé" déplore Mme Makombo tout en poursuivant avec une série de recommandations.
" Mes recommandations seraient qu'au cours de cette table ronde , le chef de l'État, le gouvernement, les parties prenantes et la société civile puissent tout d'abord réévaluer les causes de cette insécurité récurrente et je pense que ces causes sont internes et externes. Au niveau interne , Il y a des tireurs des ficelles à Kinshasa qui soutiennent les groupes armées, qui les alimentent et encadrent, mais au niveau externe surtout régional nous avons des pays qui ont toujours convoité la Rdc particulièrement l'est de notre pays à cause de nos richesses . En commettant des massacres, ces groupes effraient les populations locales qui désertent leur village pour que d'autres forces provenant des pays avoisinant occupent ces espaces," insiste-t-elle.
Mme Makombo rappelle que la RDC ne fabrique pas d'armes, les pays avoisinant non plus. Il revient à se demander d'où proviennent toutes ces armes qui servent à tuer les Congolais.
Pour conclure, elle estime que l'état de siège doit se poursuivre avec des moyens conséquents pour sa bonne mise en œuvre. Pour ce faire, il faut éradiquer le phénomène "infiltrés", des militaires étrangers venant des régions avoisinantes qui gonflent le rang de notre armée. Il faut songer aux conditions sociales des militaires qui ne sont pas pris en compte.
"Améliorer les chaînes de commandement, améliorer la coopération entre les forces de sécurité sur place que ce soit les Fardc et la police, Il faudrait absolument rectifier toutes les erreurs et faire des audits régulier ," suggère-t-elle. "Il y a des carences dans l'état de siège parce qu'il y a de l'impunité et de la corruption, ce sont deux maux qui rongent tous les secteurs d'activités en RDC. Tant que l'exécutif ne prendra pas la décision de sanctionner quand il y a faute nous aurons beau prendre toutes les belles résolutions du monde on avancera pas," a souligné Mme Makombo.
Grâce Guka