Accord Kigali-Londres: Nouvel Élan d'Adolphe Muzito écrit à Boris Johnson

Illustration
Le Premier ministre Britannique, Boris Johnson et le Président rwandais Paul Kagame

Nouvel Élan, parti politique cher à Adolphe Muzito a officiellement écrit à Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni pour dénoncer l'accord signé entre Londres et Kigali au sujet des migrants et demandeurs de protection internationale.

Le Nouvel Élan qui voit d'un mauvais oeil cet accord, il rappelle que la partie Est de la RDC étant déstabilisée de façon permanente avec des viols et des massacres perpétrés par des groupes terroristes se réclamant de l'Etat Islamique en Afrique centrale, il y a alors de quoi se poser des questions sur la vraie nature de l'accord signé par le gouvernement britannique et le Rwanda, dont les visées hégémoniques d'occupation des provinces de l'Est de la République Démocratique du Congo ne sont plus à démontrer.

"Nous craignons que chaque crime terroriste commis à l'Est soit désormais attribué à votre gouvernement par nos compatriotes, et que cela suscite un sentiment anti Britannique avéré dans notre pays. Ce faisant, cet accord ternit fortement l'image de votre pays en RDC, en Afrique, mais aussi auprès des vieilles démocraties, au regard des conventions relatives au droit d'asile. Le Nouvel Elan, vous rappelle à la raison et proteste ainsi contre la matérialisation de cet accord qui risque d'envenimer une situation déjà tendue et chaotique dans la partie Est de notre pays, et qui serait un facteur de plus pour la balkanisation de la RDC. Dans le cas contraire, le Nouvel Élan se verrait dans l'obligation de proposer des solutions préventives afin que le peuple congolais et les populations de la sous région des grands lacs ne puissent pas subir les préjudices de cet accord déplorable" a écrit Albert Mukulubundu, Secrétaire national chargé des relations extérieures et Porte Parole du Parti dans la correspondance rendue publique ce mardi 3 mai 2022.

Le Parti de l'ancien premier ministre s'étonne du fait que cet accord soit intervenu le 14 avril 2022, deux semaines seulement après l'accession de la République Démocratique du Congo à la communauté des États de l'Afrique de l'Est, dont l'une des dispositions majeures de l'accord d'adhésion stipule la libre circulation des personnes et de leurs biens.

"Depuis plus de deux décennies, le Rwanda et l'Ouganda soutiennent des groupes rebelles et terroristes, tels que le M23, le CNDP, la CODECO et I'ADF-NALU, etc.,... Plusieurs rapports des Nation unies, notamment le rapport MAPPING 2003, dont votre gouvernement détient sûrement une copie, en témoignent. D'ailleurs, la déstabilisation de l'Est du Congo remonte de l'époque de M.Tony Blair, ancien Premier ministre Britannique, qui est aujourd'hui un des consultants de M. Félix TSHISEKEDI. Paradoxalement, votre pays avec une densité de 275 hab/Km préfère relocaliser ses demandeurs d'asile au Rwanda, un pays à très forte la densité 483 hab/Km², alors que d'autres états du Royaume-Uni ont des faibles densités, notamment le Pays de Galles (139), l'Irlande du Nord (119) et l'Ecosse (65)", s'est-il inquiété dans la même correspondance.

Et de poursuivre :

"Le gouvernement Rwandais refuse de négocier avec ses opposants et de rapatrier ses ressortissants réfugiés, dont 138 000 en RDC, 8 400 au Congo-Brazzaville et 18 000 en Ouganda. C'est ainsi que Messieurs Paul KAGAME et Sassou NGUESSO ont conclu un accord obligeant les anciens réfugiés Rwandais en situation irrégulière depuis 2017, aux travaux forcés champêtres, au Congo-Brazzaville, sur une étendue de 12 000 hectares, afin de les empêcher de retourner dans leur pays, le Rwanda. En dépit des protestations du HCR et des organisations de défense des droits de l'homme, et en violation de la convention de Genève dont le royaume uni est signataire,votre gouvernement a choisi d'envoyer au Rwanda de potentiels Djihadistes, qui finiront sans nul doute par migrer à l'Est du Congo, pour y semer davantage le chaos et désolations, comme c'est le cas au Nord Mali."

Mi avril, le Rwanda a signé un accord de plusieurs millions de dollars avec Londres pour accueillir sur son sol des migrants et demandeurs d'asile de diverses nationalités acheminés du Royaume-Uni.  Londres délocalise au Rwanda ses demandeurs d'asile. Une pratique contraire à la Convention de Genève pour les réfugiés selon le HCR.

Clément MUAMBA