Journée mondiale de la propriété intellectuelle : libéraliser le secteur de droit d’auteur, le souhait des artistes

Service infographie ACTUALITE.CD
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Le monde a célébré ce 26 avril, la journée mondiale de la propriété intellectuelle, sous le thème « la propriété intellectuelle et les jeunes : Innover pour un avenir meilleur ». Cependant, des artistes rencontrés au cours d’une conférence à ce sujet, nous ont fait part de leur inquiétude sur la gestion de la Société Congolaise de Droit d’auteur (SOCODA) qui, pour certains, est calamiteuse.

La société s’occupe de tous les droits, sur toutes les disciplines et ce avec un monopole reconnu par la loi. Le souhait de plusieurs artistes est de voir le secteur libéralisé pour une gestion collective.

Artiste musicien, Fred Kabeya ne mâche pas les mots quand il déplore la “mauvaise gestion”. « Je leur reproche la mauvaise gestion. La Socoda ne perçoit pas les droits qui viennent d’ailleurs, c’est grave. Alors que la musique congolaise est aussi jouée partout. Quel jour cet argent reviendra ici ? », s’interroge-t-il.

Pour cette cause, il a choisi de voir ailleurs pour la protection de ses productions plutôt que de se rendre à la Socoda.

« J’ai toujours dit que la Socoda ne mérite pas la grandeur du Congo. C’est un frein pour le développement des artistes. La Socoda a failli, elle a échoué. En réalité ça ne fonctionne pas. C’est catastrophique », a-t-il sèchement lâché.

Quant à l’artiste chanteur et percussionniste, Paul Ngoie Le Perc, le secteur finira par être libéralisé tôt ou tard.

« Qu’on le veuille ou pas, il y aura libéralisation, le monde est en train d’évoluer. Mais je me dis qu’il faut qu’on continue à réformer la Socoda et dans cette réforme, on crée des départements par discipline et avec le temps, on verra comment ils vont s’autonomiser », dit-il.

Pour Baya Ciamala, cofondateur de la plateforme Baziks de streaming de la musique congolaise, les artistes doivent impérativement compter avec une société de droit d’auteur.

« Les artistes doivent adhérer aux sociétés de droit d’auteur, c’est très important. Le droit d’auteur, c’est le premier point de rémunération de l’artiste. Il n’a pas besoin d’attendre à appartenir à une plateforme ou à un média pour toucher de l’argent », a-t-il dit.

Pour faire bouger les choses et faire en sorte que la loi sur le droit d’auteur soit modifiée et qu’elle prenne en compte les réalités actuelles, il pense que les artistes peuvent prendre les choses en main.

« C’est aux artistes de prendre conscience pour dire à l’autorité de tutelle de faire évoluer le cadre légal. La loi actuelle date des années 80, il en faut une plus actualisée avec le numérique pour que les artistes recouvrent leurs droits », explique Baya Ciamala.

Selon l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), cette notion désigne les œuvres de l’esprit, notion qui recouvre non seulement les œuvres d’art et les inventions, mais aussi les programmes informatiques et les marques et autres signes commerciaux.

La propriété intellectuelle est protégée par la loi, au moyen de brevets, de droits d’auteur et d’enregistrements de marques, qui permettent aux créateurs de tirer une reconnaissance ou un avantage financier de leurs inventions ou créations.

Emmanuel Kuzamb