Fin de la conférence internationale sur les volcans: plusieurs recommandations formulées notamment pour le renforcement des capacités de l’OVG et de ses agents

Photo montrant le volcan Nyiragongo, dans l'Est de la République démocratique du Congo, le 11 juin 2021

La première conférence internationale sur la gestion des volcans des Virunga a été clôturée lundi 21 mars 2022 à Goma (Nord-Kivu). Pendant trois jours, les chercheurs, experts nationaux et internationaux en volcanologie et en discipline connexes se sont mis autour d'une table en vue de mutualiser les échanges scientifiques et déboucher sur des stratégies et méthodologies idoines de surveillance devant augmenter les capacités de l'observatoire volcanologique de Goma (OVG).

Les participants à cette conférence ont formulé plusieurs recommandations à l’endroit du gouvernement. Ils ont recommandé de “payer les arriérés de la prime des chercheurs et autres agents de l'OVG, qui jusqu'à ce jour restent impayés, de mettre les agents de l'OVG dans de bonnes conditions de travail en payant un salaire décent adapté aux réalités de la vie actuelle et de procéder à leur mécanisation”.

Ils ont aussi recommandé “d’octroyer des bourses d'études master et doctorat aux chercheurs et techniciens de recherche, d’appuyer le personnel scientifique dans la réalisation de leurs travaux de recherche, de faciliter ce personnel d'accéder aux stages de perfectionnement et aux formations académiques, vue la modernisation des équipements reçus du gouvernement congolais et des partenaires”. 

“Prendre un arrêté ministériel portant un cadre organique de l'OVG , conformément aux réalités actuelles car le précédent cadre de 2009 ne répond plus aux exigences du moment; mettre à la disposition de l'OVG un document d'exonération de toute taxe et impôt pour faciliter l'importation des matériels et équipements de surveillance acquis auprès des partenaires étrangers; libérer un fonds pour l'achèvement du bâtiment de l'OVG en cours de construction”, formulent les participants à la conférence. 

Le gouvernement est appelé aussi à “doter l'OVG d'un matériel moderne pour détecter jusqu'au petit détail, les signaux émis [par les volcans]”. 

Pendant les trois jours des travaux, les participants ont eu à dresser un état de lieu de la prévention des éruptions volcaniques de la région des Virunga et identifier les priorités de prévention et de gestion ainsi que des approches de communication y afférentes. Ils ont également identifié les méthodes et techniques de surveillance les plus appropriées pour prévenir les éruptions des volcans des Virunga et planifier les améliorations nécessaires pour renforcer les compétences de l'OVG tant au plan instrumental que de formation. 

Le ministre de la recherche scientifique a laissé entendre que “les recommandations formulées feront l'objet d'une profonde étude”. 

“Le gouvernement prendra ses responsabilités pour pouvoir sécuriser la population et arriver à anticiper, éventuellement les éruptions qui vont venir. Nous, en tant que gouvernement, nous ne pouvons que rassurer de la gestion de l'observatoire pour qu'il soit dans des conditions capables d'éventuels signes d'éruption volcanique mais il nous est difficile de dire qu'il y aura des signes précurseurs ou pas mais ici, il est question d'anticiper, d'attendre si l'éruption venait ou pas pour que nous soyons à mesure de gérer”, a-t-il indiqué. 

Les volcans Nyiragongo et Nyamulagira, qui appartiennent à la chaîne des Virunga, sont parmi les plus actifs au monde et menacent la région densément peuplée du Nord-Kivu. Le Nyiragongo, en particulier, surplombe de ses 3 470 m la ville de Goma en RDC et celle de Gisenyi au Rwanda. Ses trois dernières éruptions (1977, 2002 et 2021) ont provoqué des pertes en vies humaines et en moyens de subsistance, ainsi que des destructions et des perturbations socio-économiques majeures.

Cette première conférence internationale sur la gestion des volcans des Virunga a eu comme thème : "Surveillance et gestion des risques volcaniques dans la région des Virunga : solutions et perspectives".

Jonathan Kombi, à Goma