Grève des professeurs à l'ESU : des étudiants de l’UPN ont manifesté ce lundi au campus pour exiger leur délibération avant d'être dispersés à coup de gaz lacrymogène

Rectorat de l'Université pédagogique nationale (UPN)
Rectorat de l'Université pédagogique nationale (UPN)

Les étudiants de l’Université pédagogique nationale (UPN) ne décolèrent pas suite à la grève sèche des professeurs, enclenchée depuis le 5 janvier dernier. Après une première manifestation au campus en date du samedi 22 janvier, ils ont récidivé ce lundi 31 janvier afin d’exiger leur délibération pour l’année académique 2020-2021 et la reprise des cours pour l’année 2021-2022.  

La manifestation de ce jour a accouché d’un affrontement entre étudiants et éléments de la police nationale congolaise. Ces derniers ont usé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

« Il y a bel et bien eu manifestation ce matin dans l'enceinte de l'Université. Les policiers ont dispersé les étudiants à coups de gaz lacrymogènes et ils ont tiré en l’air à balle réelle mais heureusement qu’il n’y a pas eu de morts ni de blessés. C'est toujours dans le même souci, les étudiants souhaitent être délibérés. Ils ont déjà terminé avec l'année académique 2020-2021. Ils souhaitent qu'il y ait reprise des cours. Cette énième manifestation a été faite par les étudiants impatients qui n'ont pas pris la peine d'attendre, alors que nous avions adressé un mémo vendredi dernier qui expliquait tout ça. Disons bien que les négociations ont déjà commencé. Il fallait prendre patience, nous nous sommes tous mis d'accord qu'il n'y ait pas de grève. Etant le numéro 1 des étudiants de l'UPN, j'appelle donc les étudiants au calme et d'attendre la suite de négociation », a dit Makota Tshimbombo, président des étudiants de l’UPN.

L’association des professeurs des universités du pays a déclenché le 5 janvier une grève pour exiger l'amélioration salariale ainsi que les bonnes conditions de vie de ses membres. Le gouvernement, de son côté, a entamé mercredi 26 janvier, au bâtiment de la fonction publique, des négociations avec les différents syndicats des professeurs, chefs de travaux, assistants, administratifs et ouvriers des établissements supérieurs publics en vue de trouver une solution idoine.

Ces assises ont réuni le vice-premier ministre, ministre de la fonction publique, modernisation de l’administration et innovation public, Jean Pierre Lihau Ebua, la délégation du gouvernement composée également du ministre d’Etat, ministre du Budget Aimé Boji Sangara et du ministre de l’enseignement supérieur et universitaire Muhindo Nzangi.

« Les négociations que nous avons lancées aujourd’hui vont continuer puisque nous voulons dans le bref délai arriver à un compromis pour relancer l’année académique qui doit démarrer avec le système LMD. Nous sommes très confiants que ce travail va se faire dans la tranquillité », avait déclaré le ministre de tutelle, Muhindo Nzangi.

A l’issue de la réunion d’évaluation des 21 premiers jours de la grève, le réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUCO) avait annoncé une prorogation de la grève pour 21 jours. Dans son communiqué, le RAPUCO disait constater que « le gouvernement n'a pas assez de considération envers les Professeurs des universités, la plus haute crème intellectuelle du pays, victimes de leur propre loyauté et de leur patience ».

Grâce Guka