Kinshasa : légère hausse des prix du carburant à la pompe, les conducteurs des taxi, taxi-bus et motos s’indignent

Une station service à Kindu
Une station service à Kindu

A Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, la légère hausse des prix des produits pétroliers est effective depuis ce mercredi 26 janvier. Le litre d’essence à la pompe est passé de 1.995 à 2095 FC, celui de Gazole est passé de 2000 à 2085 FC et le litre de pétrole qui se négocie désormais à 1700 FC.

Face à  cette envolée des prix, les automobilistes expriment leur mécontentement. Ils s’insurgent contre le gouvernement de ne pas les avoir prévenus.

« Ce matin (mercredi, ndlr) nous avons constaté la fermeture des stations d'essence. Je leur ai demandé, ils m'ont répondu qu'il y a pénurie. ils vendent seulement pour les abonnés. Après un moment, ils ont ouvert mais le prix a changé de 1995 FC à 2095 FC mais jusque-là il n’y a aucune justification. Cela nous pénalise beaucoup. Il faut que le gouvernement nous informe au préalable, nous les transporteurs », s'est plaint un conducteur de taxi.

« Oui, le prix a réellement augmenté. Ils ont ajouté 100 FC contrairement au prix habituel. C'est vraiment regrettable de voir que dans ce pays il n’y a que des augmentations et non des baisses. Lorsqu'ils prennent leur décision, informent-ils la population ?  Non. On en a marre de tout ça. Ils nous ont promis de baisser le prix de denrées alimentaires, ce qui n'a pas été fait. Nous sommes fatigués qu'ils fassent ce qu'ils veulent, ils sont là non pour aider la population mais pour le faire souffrir », s'indigne un motard.

« Effectivement il y a hausse. Les autorités sont en train de pénaliser la population et nous risquerons d'augmenter aussi le prix du transport parce que c’est nous qui perdons chaque fois. Qu'ils arrêtent un peu avec leurs mesures d'augmenter les choses chaque jour puisque nous souffrons déjà beaucoup dans ce pays », fustige un conducteur

« Vraiment nous regrettons beaucoup pour la RDC ainsi que le comportement de nos autorités. Je me demande si la façon dont ils gagnent l'argent est la même qu’avec le petit peuple. On remarque qu'ils ne tiennent pas compte de la souffrance de la population au profit de leurs propres intérêts. Nous sommes des transporteurs, c'est tous les jours que nous achetons le carburant, entre-temps il faut laisser quelque chose pour la famille et ramener un versement au propriétaire du véhicule. Tout cela compte beaucoup. Nous comprenons que les autorités ont juste besoin de nous pour le vote, et une fois au pouvoir, ils nous oublient complètement... », a confié ce chauffeur de taxi. 

« Ils ont ajouté 100 FC sur les 1995 Fc qu'on paye et suite à cela nous ne sommes pas d'accord. Premièrement, ils ont perturbé nos calculs et deuxièmement, ils nous ont jamais informés du jour en question. Nous avons juste constaté la fermeture des stations d'essence,  nous avons connu des pannes sèches et c'est un manque à gagner pour nous. Les autorités pensent que 100FC c'est peu or si nous faisons des calculs nous multiplions le 100FC par le nombre de litres que nous achetons par jour ou encore par semaine,  mois ou année, imaginez ce que ça va donner … C'est beaucoup d'argent. Svp faites des réunions non seulement pour vos intérêts mais surtout pour l'intérêt du peuple.... », a blâmé un chauffeur. 

Dans un communiqué rendu public mardi 25 janvier, le Directeur de cabinet du ministre de l'économie explique que cette augmentation d'environ 5% va soulager la trésorerie des sociétés pétrolières et permettra de maintenir l'équilibre du système d'approvisionnement en carburants dans cette partie ouest du pays (Kinshasa et Kongo Central).

Notons que cette flambée des prix intervient quelques jours après la publication de la nouvelle structure des prix des produits pétroliers dans les zones d'approvisionnement de l'Est et du Sud.

Grâce Guka