Procès Chebeya : 50 ONGs et mouvements citoyens exigent la comparution de Joseph Kabila en tant que renseignant et l'audition d’autres personnalités citées par Paul Mwilambwe

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L'ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange/Ph. ACTUALITE.CD

Une cinquantaine d'organisations non gouvernementales et des mouvements citoyens congolais exigent la comparution et l'audition par la Haute Cour militaire des personnalités citées par le policier Paul Mwilambwe afin de les confronter à ce dernier avant les plaidoiries pour le l'éclatement de la vérité sur le meurtre de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Il s'agit notamment de l'ancien Président de la République Joseph Kabila, du général Joseph Ponde alors Auditeur général des FARDC, du bourgmestre de Limete Douglas Numbi, de Kabeya, directeur de cabinet du général John Numbi, de Consul Numbi de l'ANR.

Ces organisations et mouvements citoyens précisent que la comparution de Joseph Kabila ne sera pas comme un prévenu mais plutôt comme un renseignant.

"L'une des personnalités dont nous voulons la comparution c'est l'ancien Président de la République Joseph Kabila actuellement sénateur. Il y a une loi qui garantit presque l'impunité aux anciens Chefs d'État et d'autres personnalités chefs des corps et en même temps je rappelle que l'ancien Président Kabila est aussi sénateur à vie et en tant que tel pour sa mise en accusation, il y a toute une procédure qu'il faut suivre en ce qui concerne son statut d'ancien Président que de sénateur. Je voudrais préciser le premier élément c’est que l'audition du Président Kabila ne sera pas entendu comme prévenu, il sera entendu comme simple renseignant, ça veut dire en d'autres termes que ses droits acquis tant au niveau de la loi qui accorde des avantages aux anciens chefs d'État et aussi au niveau de la constitution voir même du règlement intérieur du Sénat ne seront pas remises en cause. C'est quand un ancien chef d'État est poursuivi pénalement qu'on peut lever ses immunités et qu'on pourrait respecter les conditions posées par la loi qui accorde les avantages aux anciens Chefs d'État mais dans le cas d'espèce il s'agit d'un simple renseignant", a déclaré devant la presse ce mardi 18 janvier 2022 Me Jean-Claude Katende, présidnet de l'ASADHO signataire de la déclaration.

Les ONG et mouvements citoyens estiment qu'au regard de l'évolution de l'affaire, si des éléments attestent l'implication réelle de Joseph Kabila, son statut pourrait changer de renseignant en commendataire. 

"S'il arrivait qu’à l'issue de son audition on trouve qu'il y a des éléments qui pourraient faire en sorte que le Président Kabila soit impliqué soit comme commanditaire, soit comme auteur moral, en ce moment là les procédures de la loi vont être mises en branle. Il ne faut pas oublier que l'article 7 de cette loi dit que l'ancien Chef d'État peut être poursuivi pour tous les crimes de sang, c'est bien clair, souvent quand on en parle on donne l'impression qu'il ne peut être poursuivi, il peut être poursuivi s'il est auteur ou complice de tous les crimes de sang. Pour qu'il soit poursuivi il faut Maître Jean-Claude Katende.

La Haute Cour militaire siégeant au second degré sur le double assassinat des défenseurs des droits de l'Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, va se prononcer ce mercredi 19 janvier 2022 sur la comparution où non de l'ancien Président de la République Joseph Kabila et d'autres personnes citées par le policier Paul Mwilambwe. La reprise de l'audience ce jour était consacrée aux plaidoiries avant le réquisitoire du ministère public.

Clément Muamba