Marche pour la libération de Mulunda : Néné Nkulu, Félix Kabange et d'autres cadres du FCC accusent Jacques Kyabula d'avoir autorisé la répression policière

Rassemblement pour la marche visant à exiger la libération de Ngoy Mulunda à Lubumbashi
Rassemblement pour la marche visant à exiger la libération de Ngoy Mulunda à Lubumbashi/Ph. ACTUALITE.CD

Plusieurs cadres du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila ont dénoncé ce mardi à Lubumbashi, la répression de la marche organisée pour la libération du pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga, ancien président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) emprisonné depuis une année. Félix Kabange Numbi, Néné Nkulu, Papy Pungu Lwamba, Martin Kabwelulu, Pablo Ngwej notamment, ont accusé le gouverneur du Haut-Katanga d'avoir donné l'ordre aux éléments de la police de réprimer la marche.

"Nous sommes là parce qu'aujourd'hui, il y a eu une forte mobilisation pour une marche pacifique et réclamons la libération sans condition de notre pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Ainsi, à la suite de ce qui s'est passé, nous condamnons ce qui s'est passé, nous condamnons la violence avec laquelle la police a dispersé une marche pacifique autorisée en date du 14 janvier 2022 par le maire mais arrêtée sur instruction du gouverneur Jacques Kyabula. Cela porte atteinte à la justice et surtout à la liberté d'expression dans un pays qui se dit état de droit. Le gouverneur Jacques Kyabula a été au courant de tout le programme, depuis l'autorisation par le maire de la ville jusqu'à ce matin. Aujourd'hui encore, devant l'intervention de la police, avons demandé au gouverneur de venir prendre le mémo au lieu du rassemblement, en réponse à notre demande, il transmet l'ordre d'user la force contre les paisibles citoyens qui ne demandaient que de marcher pacifiquement", explique le député provincial Pablo Ngwej aux côtés des autres cadres du FCC présents à Lubumbashi.

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Les manifestants ont également dénoncé l'usage disproportionné notamment des balles réelles. Ils évoquent 14 blessés graves. 

"Nous déplorons de ce fait, l'usage abusif et disproportionné des moyens utilisés par la police aux manifestants pacifiques allant jusqu'à l'usage des balles réelles, et des seringues contenant des substances nuisibles non encore identifiés. Le bilan provisoire à notre niveau relève 14 blessés graves, 41 blessés légers, 10 personnes identifiées avoir été arrêtées par la police et les services des renseignements. Des coups et blessures ont été portés sur les personnalités à savoir des députés nationaux, provinciaux et des ministres honoraires et ce en présence du ministre provincial de l'intérieur et du colonel P3 chargé des opérations à la police", a ajouté Pablo Ngwej, député provincial du Haut-Katanga.

Lors de cette marche, la police a usé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Deux députés nationaux dont Mathieu Kasunka wa Banza et Augustin Kahozi Malisawa ont été brutalisés et même blessés. Des tractations ont eu lieu entre le maire de la ville, Robert Lubaba Buluma et les organisateurs, aucun compromis n'a été trouvé sur le déroulement de la marche interdite, dit le maire, pour des raisons de sécurité.

Pasteur Ngoy Mulunda est à la prison de la Kasapa depuis une année. Il avait été condamné pour trois ans pour des propos indépendantistes lors d'un culte organisé à Lubumbashi.

José MUKENDI