Nord-Kivu: l'ONG Sauti ya Mama Mukongomani alerte sur l’augmentation de cas des violences sexuelles en plein état de siège

Photo actualite.cd
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Dans le cadre de son projet « lutte pour l’éradication des violences sexuelles et celles basées sur le genre à Goma et dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi », avec l’appui de ONU Femmes, l'ONG Sauti ya Mama Mukongomani (Ndlr: la voix de la femme Congolaise) a échangé, durant deux jours à Goma (Nord-Kivu), soit du vendredi 10 au samedi 11 septembre 2021, avec les journalistes de la ville sur la prévention des violences basées sur le genre (VBG), normes sociales et instruments juridiques de protection des droits des femmes et filles.

Au cours ces assises, il a été révélé que le nombre des cas des violences sexuelles et celles basées sur le genre ne cessent d’accroître dans la ville de Goma ainsi que dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi (Nord-Kivu), malgré l’état de siège.

« Ce n’est pas que l’état de siège a déjà mis fin aux violences sexuelles et celles basées sur le genre. C’est en cette période, d’ailleurs,  où nous avons documenté plusieurs cas de violences sexuelles. Nous avons documenté 26 cas de violences sexuelles et basées sur le genre. Pour ce qui est des violences sexuelles, il y a 12 cas à Rusthuru, 8 cas à Nyiragongo , 4 cas à Masisi et à Goma, 2 cas. En ce qui concerne les violences basées sur le genre, nous avons documenté 27 cas à Goma, 13 à Rusthuru , 23 à Masisi et 16 à Nyiragongo. Avant l’état de siège, nous étions à 35 cas des violences sexuelles et violences basées sur le genre y compris », a dit Me Nelly Mbangu Lumbulumbu, coordinatrice de l'ONG Sauti ya Mama Mukongomani.

D’où la nécessité d’inviter les animateurs de l’état de siège et les journalistes à travailler en parfaite harmonie en vue de lutter efficacement contre ces violences, dont les auteurs sont en majorité des porteurs d'armes.

« C'est difficile pour une victime qui n'a pas été informée de ses droits de pouvoir dénoncer. C'est même la raison qui fait qu'on soit là pour parler de ces violences. Et  comme ça, quand par exemple un journaliste se retrouve devant une victime qui lui donne cette information là, c'est aussi le moment de pouvoir orienter la victime vers des structures spécialisées pour la prise en charge, non seulement sanitaire, psychologique mais aussi juridique, par qu'il faut que les bourreaux soient jugés et condamnés. Il faudrait faire en sorte que les questions des violences sexuelles soient traitées avec célérité dans les cours et tribunaux pour que les femmes vivent dans la paix » a ajouté Me Nelly.

L'ONG Sauti ya Mama Mukongomani a, il y a peu, organisé des séances de sensibilisation en faveur des militaires et policiers en vue de les inviter à contribuer à la réduction des violences sexuelles et basées sur le genre, à travers des actions des groupes de défense des droits des femmes, les mouvements sociaux autonomes et les organisations de la société civile. 

Des cas de violences basées sur le genre sont rapportés depuis un certain temps dans les sites des sinistrés du volcan Nyiragongo cantonnés à Munigi dans le territoire de Nyiragongo et à Kamuronza dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Le forum des femmes leaders du Nord-Kivu qui a alerté le mercredi 25 août 2021 à Goma, au cours d’un café de presse, affirmait que des sources sûres rapportent la distribution des jetons pour bénéficier de l'assistance humanitaire moyennant les relations intimes.

Jonathan Kombi, à Goma