RDC : des Kinoises livrent leurs souvenirs de l’artiste comédienne « Maman Shako »

Photo. Droits tiers

Jackie Shako Diala Anahengo plus connue sous le nom de scène "Maman Shako" s'est éteinte ce 15 juin à l’hôpital HJ de Kinshasa. Humilité, incarnation parfaite des rôles, parfois cible d’attaques physiques, des kinoises reviennent sur le parcours de cette figure incontournable du théâtre.


 « J’ai appris la nouvelle avec beaucoup de peine. Je n’y ai pas cru jusqu’à ce que je voie les confirmations de Caleb Tukebana, Rock Bodo et Masumu Debrindet », dit Nana Basilwa, vendeuses d'accessoires pour dames. 


Du groupe Nzoyi à Sans souci d’Afrique, un mélange de soumission et de méchanceté


« J’appréciais cette femme depuis le groupe Nzoyi (en 1986). Elle était humble. Maman Shako passait le plus souvent près de notre lieu de vente. Quand certaines personnes la saluait, elle n’hésitait pas à leur répondre chaleureusement. Je suis très abattue pas la nouvelle de sa disparition. Cette artiste méritait d’être honorée de son vivant par le gouvernement congolais avant de s’en aller,» déplore Sandrine Oleko.  


Et d’ajouter, « Dans l’une des pièces produites dans le groupe Sans Souci d’Afrique, elle a incarné le rôle d’une tante paternelle. Je pense que ces épisodes avaient pour objectif de lutter contre le mauvais caractère des tantes à Kinshasa. Elle avait joué son rôle jusqu’à se repentir en fin des comptes.» 


« Elle a joué au sein de plusieurs pièces de théâtre à la fois inspirantes et édifiantes. Elle incarnait chaque rôle parfaitement. Je me rappelle de cette pièce dans laquelle Maman Shako était une épouse soumise au foyer (au sein du groupe Nzoyi). Elle a très bien joué ce rôle. C'était une icône du théâtre congolais », confie à son tour Thérèse N’sele. 


Avec plus de 40 ans dans le théâtre, Maman Shako s’était aussi illustrée dans quelques publicités notamment celles des produits cosmétiques. C’est de là que Eugenie Mpunga l'a le plus  appréciée. 


« J’ai découvert un autre visage de Maman Shako lorsqu’elle s’est lancée dans la publicité. Elle parlait de la santé de la peau. A chaque fois, elle s’exclamait avec enthousiasme, « Mon Docteur !» J’appréciais énormément cette publicité pour sa présence et son sourire.» 


Être enterrée dignement


Pour sa part, Nana Basilwa a exprimé son souhait de voir maman Shako honorée lors de ses funérailles.

« Je souhaite qu’elle soit enterrée avec honneur et dignité. Maman Shako incarnait parfaitement les rôles qui lui étaient attribués à tel point qu’elle commençait à être la cible d’attaques physiques dans certains quartiers. Je me rappelle qu’une fois elle est passée dans une émission télévisée pour expliquer simplement que ces rôles ne reflétaient pas la réalité, que cela n’était pas lié à sa vie quotidienne. Que son âme repose en paix.» 


Pour rappel, Jackie Shako Diala Anahendo, a vu le jour le 23 Aout 1958 à Lodja, dans le Sankuru ( Kasaï Oriental ), elle est la fille de Shako Joseph Antoine et Wadipoyi Ruth Charlotte. Elle était célibataire et Mère d'une fille. Elle a oeuvré dans plusieurs groupes, en 1972 Groupe Mwangaza de Muyuyu wa Muyuyu, en 1985 Groupe Mangobo, en 1986 Groupe Nzoyi et Ecurie Maloba, en 1991 Groupe Sans Soucis D'afrique où elle a assuré la fonction de la conseillère de l'équipe.

Prisca Lokale