Littérature : Pie Tshibanda a tenu un atelier d'écriture et un cercle d'écrivains à Kinshasa

Pie Tshibanda au Centre Wallonie-Bruxelles/Ph. ACTUALITE.CD

Un atelier d'écriture avec les jeunes écrivains, une présentation d’ouvrages et un cercle d'écrivains étaient au programme de la journée spéciale Pie Tshibanda, à la bibliothèque du centre Wallonie-Bruxelles, ce mardi 1 juin. La journée était consacrée à l'écrivain congolais vivant en Belgique et qui est de passage à Kinshasa. Il a partagé son expérience avec les jeunes aspirants à la littérature. Il a fait la présentation de quelques-uns de ses ouvrages puis a répondu aux préoccupations du public.

Pour Pie Tshibanda, c'est aussi pour préparer la relève de la génération qui suit qu'il est de passage à Kinshasa.

« Je me pose la question si j'ai du succès aujourd'hui sur le plan littéraire, qu'est-ce que je fais pour la génération qui nous suit. Je trouve que c'est un devoir pour nous de préparer la relève et dans la salle, il y avait des jeunes gens qui ont l'ambition littéraire, qui veulent écrire et qui ont besoin de nos conseils. Je suis venu partager mon expérience avec les jeunes pour que le jour où nous, on n’est pas là, que ça ne s'arrête pas, qu'il y ait une suite. Les gens avec l'expérience que j'ai, on n'est pas très nombreux, je pense que les gens qui ont réussi quelque chose, vaut mieux le partager avec les autres. Les vieux doivent céder la place aux jeunes, on se sert la main, on passe le bâton comme dans une course de relais », a-t-il dit.

Pie Tshibanda estiment que les écrivains sont en mesure d'apporter la pierre à l'édifice du développement si on peut les écouter. Ils voient les choses en avance et on doit y prêter attention. Il prend pour exemple, son livre “ Un cauchemar ” écrit en 1994, où il a terminé par voir venir au Congo un nuage de sang, et un autre livre “ Je ne suis pas sorcier ” écrit en 1981, laisse présager le phénomène enfant sorcier qui a pris de l'ampleur au fil des années. Il estime que les enfants qu'on accuse de sorciers ne le sont pas car le doigt accusateur est toujours pointé sur les autres mais au moment où on le pointe, il y a 3 autres doigts qui se retournent contre nous-mêmes.

Pie Tshibanda dit écrire, pas pour le plaisir d'écrire, mais il se démontre comme un visionnaire, il exploite la situation sociale, il parle au nom de ceux qui n'ont pas la parole en espérant que tôt ou tard ces paroles toucheront des gens. L'écrivain ne fait pas de miracle, dit-il, mais il sème des graines, et ces graines peuvent toujours germer. Pie Tshibanda a présenté quelques-uns de ses ouvrages dont le célèbre livre “Un fou noir au pays des blancs”, “Cela peut vous arriver aussi”, “Avant qu'il soit trop tard”, “Train de malheur”. Depuis son arrivée à Kinshasa, Pie Tshibanda s'est déjà rendu dans quelques écoles pour parler aux enfants. Il en fera encore d'autres avant de se rendre à Lubumbashi puis de retourner en Europe.

Emmanuel Kuzamba