Flambée des cas de rougeole au Nord-Ubangi : « la prise en charge n’a pas encore débuté », Nadège Lebo (Commissaire au genre)

Nadège Lebo, la ministre provinciale du genre plaide pour une vaste campagne de sensibilisation autour de la rougeole ainsi qu’une prise en charge adaptée.   

  « Le retard de la prise en charge est l’une des raisons qui a favorisé l’augmentation des cas. Mais aussi, les parents (souvent dans les milieux ruraux) ont tendance à minimiser l’importance de la vaccination et des mesures préconisées pour limiter la propagation de cette maladie, » explique la ministre. 

Près de 800 cas de rougeole ont été confirmés dans la province du Nord Ubangi et 269 dans le Sud-Ubangi. Ces statistiques de la semaine du 21 au 28 Février ont été dévoilées au cours de la réunion hebdomadaire de la Direction de surveillance épidémiologique du ministère de la santé, intervenue la semaine dernière. 

Malgré la présence du MSF dans la province, la prise en charge proprement dite n’a pas encore débuté, fait savoir Nadège Lebo. « MSF Belgique est déjà sur terrain pour des investigations autour de cette maladie. Il va intervenir dans la prise en charge pour une partie de la zone de santé de Loko et de Bosobolo. C’est le seul partenaire présent pour l’instant. Il a déjà tenu des réunions avec différentes autorités pour essayer d’harmoniser le début des interventions. Généralement, l’Unicef et l’OMS interviennent aussi. La prise en charge devrait commencer après les investigations. »

« Il faut disposer des moyens pour se procurer des médicaments qui manquent »

Sans l’intervention des partenaires, le traitement de la rougeole dans les centres de santé n’est pas gratuit. Dans un baladeur réalisé par le Desk Femme avec les habitantes du Nord Ubangi, certaines femmes ont  évoqué cette réalité. « Lorsqu’il y a des médicaments dans les hôpitaux de référence, le traitement est gratuit. Mais, la plupart des hôpitaux dans nos territoires, n’ont pas une capacité des soins complets. Il y a souvent des médicaments qui manquent. Quand ils (partenaires) n’interviennent pas, il faut disposer des moyens pour acheter ce qui manque en dehors de l’hôpital », a souligné Nadège Lebo.    Elle déplore aussi le fait qu’à l’apparition des symptômes de la rougeole, le premier réflexe des parents est orienté vers la médecine traditionnelle. 

La ministre provinciale du genre précise aussi que trois zones de santé sont réquisitionnées pour les cas de rougeole dans la province. « Il faudrait que ces trois centres soient équipés en matériels. Jusque-là, il n’y a pas encore de mort mais les cas ne font qu’augmenter », a-t-elle plaidé.   

Pour rappel, la province du Nord Ubangi compte 4 territoires et actuellement plusieurs cas de rougeole sont enregistrés à Bosobolo. Des échantillons des tests relevés à Gbadolite (Chef-lieu de la province) et envoyés à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) sont en attente des résultats. Sur les 11 zones de santé que comptent la provinces, trois prennent en charge les cas de rougeole, il s’agit de Loko, Bili (où se trouvent également les réfugiés) et Bosobolo.

Prisca Lokale