Chantal Yelu Mulop, Conseillère Spéciale du Chef de l’Etat en charge de la Jeunesse et Lutte contre les Violences faites aux femmes, persiste sur son engagement à faire de la lutte contre les violences faites aux femmes son cheval de bataille. Ce, après le discours du président Félix Tshisekedi, prononcé le 06 décembre, marquant la fin de la coalition au pouvoir, FCC-CACH.
Dans une déclaration-bilan publiée ce lundi 21 décembre, elle renouvelle son engagement à poursuivre la vision du Chef de l’Etat, dit-elle, celle de construire un Congo où les hommes et les femmes accèdent de manière égale à toutes les ressources et opportunités et où règne la Tolérance zéro aux violences sexuelles et basées sur le Genre.
En perspective de lutter contre les violences faites aux femmes, dressant son bilan à ce poste, Chantal Mulop, dit avoir mis en place un plan stratégique qui repose sur 7 axes, à savoir : la Coordination de toutes les actions entreprises en matière de lutte contre les violences, la Prévention et la Protection , la Justice, la Prise en charge Holistique, l’appui au développement du Leadership Féminin, l’appui à l’Autonomisation de la femme et le Changement du Narratif de la RDC en matière des violences sexuelles.
La réalisation de l’état de lieux des violences faites à la femme
La Conseillère Spéciale du Président Tshisekedi affirme avoir organisé plusieurs séances de travail avec différents acteurs œuvrant dans le domaine des violences sexuelles, notamment le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme et l’UNFPA. Ce travail a permis de dégager l’ampleur des violences sexuelles dans les zones de conflit dont les statistiques dépassent les 2000 victimes. Par ailleurs, à travers le Call Center qui a été mis en place, plus ou moins 8.000 cas sont signalés mensuellement comprenant notamment des dénonciations de toute sorte de violences basées sur le Genre, les mariages précoces et la recherche de l’information.
S’agissant des autres types de violences faites à la femme, le travail réalisé par son cabinet a relevé le fait que les femmes subissent encore toutes sortes de discrimination tant dans le domaine conjugal, professionnel, économique, politique, social ; les mariages précoces continuent à être célébrés malgré la loi en vigueur en République Démocratique du Congo.
La validation de la feuille de route de l’Addendum au Communiqué Conjoint
Avec l’appui financier et technique du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, le Bureau de la Conseillère Spéciale a procédé à la validation de la feuille de route de l’Addendum au Communiqué Conjoint, qui est un important programme mis en place depuis 2013 par les Nations-Unies et le Gouvernement de la RDC pour lutter contre l’impunité des auteurs des violences sexuelles dans les zones en conflit, programme qui a été prorogé en 2019.
La prise en charge des survivantes
Concernant la prise en charge des survivantes aux violences sexuelles, Chantal Mulop dit avoir appuyé l’accompagnement juridique et médical de quelques survivantes parmi lesquelles des mineures. Par ailleurs, pour pouvoir assurer un suivi en temps réel de la prise en charge médicale et juridique des victimes, le bureau de la conseillère spéciale a initié avec la société Kinshasa Digital, le projet de mise en place d’une base des données numérisée visant à optimiser la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre.
Perspectives d’avenir
Chantal Mulop envisage plusieurs actions à impact visible. Il s’agit notamment de la réalisation de l’état de lieux des violences faites à la femme et de la problématique de la jeunesse dans toutes les provinces du pays, plus particulièrement celles ayant connu les conflits armés, le lancement de la campagne Tolérance Zéro immédiat, la mise œuvre de la feuille de route de l’Addendum au Communiqué Conjoint, la réalisation de l’audit Genre au sein des Institutions et organisations sur l’ensemble du pays, des plaidoyers pour le vote de lois essentielles à la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre, et enfin des réflexions sur la prise en compte du genre dans la lutte contre le coronavirus.
L'année 2021 sera une année de travail acharné pour Félix Tshisekedi et ses collaborateurs pour répondre aux desiderata de la population exprimées lors des consultations. Et de sa part, Chantal Mulop a du pain sur la planche.