RDC : Pour son troisième plan d’Actions, l’UE vise 85 % de projets axé sur le genre

RDC : Pour son troisième plan d’Actions, l’UE vise 85 % de projets axé sur le genre

La délégation de l'Union Européenne en RDC a organisé un café genre ce 07 novembre à Kinshasa. L'objectif de cette activité était de présenter le troisième plan d'action mondial de l'UE sur l'égalité entre les hommes et femmes et l’autonomisation des femmes dans l'action extérieure 2021-2025 (Gap III). 


Ce nouveau plan vise à accélérer et sauvegarder les progrès réalisés en matière d'autonomisation et d'égalité du genre au cours des 25 années qui ont suivi l'adoption de la Déclaration de Beijing et son Programme d’action. Le Gap I avait fixé à 58% des projets porté sur le genre, le Gap II avait atteint jusqu’à 65%. 


Jean-Marc Châtaigner, Ambassadeur de l’Union Européenne en RDC, a rappelé que dans son discours ce dimanche 06 décembre, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a mentionné le rôle et la place des femmes dans les défis de développement de la société congolaise, avant d’ajouter à son tour que, les femmes et les filles doivent faire partie du processus décisionnel dans tous les contextes. « L’égalité des sexes est un droit de l’homme universellement reconnu, indispensable pour notre bien-être, notre puissance économique, notre prospérité et gouvernance, ainsi que pour la paix et la sécurité. Il ne peut pas y avoir de réussite de programme sans l'égalité des sexes, sans promotion de la femme sous toutes ses formes. Ce plan est le plus complet et ambitieux que nous n’ayons jamais réussi à mettre en œuvre. Il se veut stratégique, hautement politique " a-t-il affirmé 


Parmi les axes de ce plan, il y a la lutte contre violences basées sur le genre, la promotion de la santé et droits en Santé Sexuelle et Reproductive, l'émancipation économique et sociale des femmes et des filles. Parmi les domaines thématiques, on compte la participation politique et le leadership des femmes et des filles, l’aspect femmes paix et sécurité ainsi que de nouveaux domaines tels que transition verte et transformation numérique (fracture numérique). 


A son tour, l'ONU Femmes, via sa représentante Awa Ndiaye Seck, a révélé les avancées en termes des droits des femmes en RDC mais aussi des défis qui restent à relever. 
Les présidentes des Associations des femmes et des jeunes ont posé des questions notamment sur la faisabilité dudit plan d'action, du suivi des procédures qui seront entamées, de l'accompagnement et l'accès aux fonds pour les associations des femmes. Elles ont ensuite fait des propositions. 

 Laurence Kabasele de Afriyan RDC a soulevé le volet Entrepreneuriat des jeunes dans ce plan d'action et les moyens d'y accéder. Isabelle Monga du Renafer a plaidé pour l'intégration des femmes victimes de viols et autres crimes à l'Est de la RDC dans ce plan d'action genre. 
Julienne Lusenge, Mamitsho Pontshi, Éliane Munkeni, Carine Kanku, Guy Muyembe, Emmanuela Zandi, Annie Kenda, Mimie Bikela Mundele, Belinda Luntadila, Léonie Kandolo, Claudine Isekusu, Florence Kavira, Dorcas Mbombo, ont participés à ce café genre.


En RDC, un plan d’action national de la mise en œuvre de la résolution 1325 a été adopté depuis 2010. Pour Lisa Maza Angulo, Chargée des questions genre et droits humains au sein de la délégation, ce nouveau plan n’a pas pour ambition de dupliquer des stratégies déjà existantes. Néanmoins, au niveau technique, l’UE va travailler en collaboration avec des sous-groupes thématiques du ministère du genre pour la mise en œuvre du Gap III.  « Nous avons aujourd’hui consulté des femmes mais après nous allons discuter avec le gouvernement, les ministères pertinents pour savoir comment adapter ce programme global de l’Union Européenne au contexte congolais. Nous avons reçu différentes propositions et des aspects à prendre en compte. 85% de toutes les nouvelles actions extérieures contribueront à la réalisation de l’ODD 5. Après cette réunion, nous allons construire un profil de genre avec d’autres partenaires dont Onu Femmes et les différents ministères pour adapter ce plan d’actions à la RDC », a-t-elle ajouté.


Une enveloppe évaluée à environ 600.000.000 USD est réservée pour la mise en œuvre de ce plan dans tous les pays membres de l’Union Européenne.

Prisca Lokale