Violences faites aux Femmes : Wilpf RDC a honoré trois héroïnes congolaises

Violences faites aux Femmes : Wilpf RDC a honoré trois héroïnes congolaise

La branche congolaise de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (Wilpf RDC) et le Fonds pour les Femmes congolaises (FFC) ont organisé ce 26 novembre, une cérémonie en l'honneur de trois femmes œuvrant dans le secteur de la paix, droits des femmes et désarmement. Il s’agit de Julienne Lusenge, Pétronille Vaweka ainsi que Marie Josée Mujinga.

Julienne Lusenge dont le travail est reconnu également sur le plan international, est une militante des droits des femmes et particulièrement des victimes des violences sexuelles à l’Est du pays. Elle a récemment été nommée par le Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, membre du panel destiné à accompagner le mandat de la RDC à la tête de l'Union Africaine dès Janvier 2021. Détentrice des nombreux prix de mérite, Julienne Lusenge a encouragé les autres femmes de la société civile à travailler avec humilité et détermination, avant de remercier les organisateurs pour cette reconnaissance au niveau national.


Pétronille Vaweka a longtemps travaillé dans le secteur du désarmement en Ituri, dans la province du Nord Kivu. « Mon travail, c’était d’aller à la rencontre des groupes armés, solliciter un dialogue, œuvrer pour la paix dans nos communautés », explique-t-elle dans une vidéo, projectée au cours de la cérémonie. Heureuse de cette reconnaissance de la part des structures féminines, elle fustige cependant l’indifférence des autorités congolaises sur la participation de la femme au processus de paix.

« J’ai été plus active entre 1998 et 2008. J’ai été présidente de l’Assemblée spéciale intérimaire de l’Ituri en pleine guerre, sous l’occupation ougandaise et la première femme Commissaire de District après la guerre. Mais, nous semblons être oubliées par nos décideurs. J’ai l’impression  qu’ils n’ont pas besoin de notre apport et expérience, ils ne nous sollicitent pas. On dirait même qu’ils ne reconnaissent pas le noble travail que nous avons accompli et continuons d’accomplir ». 

Marie-José Mujinga est présidente de l’Association des femmes Magistrates du Congo. Elle milite pour l’égalité des chances et des salaires dans l’appareil judiciaire congolais. Magistrate depuis 1988, elle a travaillé au Tribunal de Grande Instance de Matete, de Kalamu, et de N'djili vers 1999. Elle a mobilisé des fonds, et va jusqu’à utiliser son salaire pour la réhabilitation du TGI de N’djili où elle avait été nommée après un pillage. « C’est très encourageant, c’est une preuve que les autres observent le travail que vous faisons dans la discrétion ».

Cette activité a en même temps été un aurevoir des associations des femmes au Dr Sennen Hounton, représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) pour la fin de son mandat en RDC. Beatrice Lomeya Atilite, Ministre d’Etat en charge du genre, de la famille et de l’Enfant qui y a également pris part, lui a adressé sa reconnaissance pour le travail abattu notamment dans l’élimination de la fistule Obstétricale, la guérison et la réinsertion sociale des femmes durant son mandat. 

La ministre d’Etat a ensuite félicité les trois héroïnes pour leur engagement et pour « leur accompagnement (dans la discrétion) à l’égard du gouvernement congolais pour l’adoption des lois, des stratégies ainsi que des décisions importantes ».

Pour Awa Ndiaye Seck, représentante de ONU Femmes en RDC, le fait pour ces structures d’avoir honoré et reconnu le travail des autres femmes congolaises, pendant qu’elles sont encore vivantes est un témoignage de la grandeur du Congo, de l’Afrique.  « Vous avez contribué à l'avancement de la RDC, il y a de nombreuses héroïnes qui sont cachées mais aujourd'hui, nous avons eu cette opportunité d’en découvrir celles-ci. C'est ça la RDC et l'Afrique. Nous nous battons avec nos difficultés mais nous avons toujours cette capacité de nous réinventer », a-t-elle affirmé.

« Nous avons constaté que de nombreux centres de santé, maternités et hôpitaux ont été équipés en matériels durant le mandat du Docteur Sennen Hounton. Nous avons aussi voulu honorer ces héroïnes dans l’ombre, ces femmes qui travaillent dans différentes thématiques, la paix, l’environnement, le désarmement mais qui ne sont pas connues. Nous n’avons pas voulu attendre leur décès, avec le peu que nous avions, nous leur avons accordé l’honneur qu’elles méritent » a expliqué à son tour, Annie Matundu, Présidente de Wilpf RDC

Cette cérémonie tenue en pleine campagne de 16 jours d’activisme contre les Violences Basées sur le Genre s’est clôturée par la remise des cadeaux aux femmes et des photos souvenirs.

Prisca Lokale