Un ancien vice-gouverneur de la province du Kasaï et un député provincial de la même province ont été entendus par la justice militaire ä Tshikapa au mois d'août 2020 pour leur implication présumée dans l'entretien de la milice tribale Bana Mura accusée d'avoir commis des graves exactions sur les populations Lubaphones dans le territoire de Tshikapa entre 2017 et 2018.
C'est ce que révèle la société congolaise pour l'État de droit (SCED) dans une déclaration de positionnement sur le rapport de l'équipe des experts internationaux sur le Kasaï au conseil des droits de l'homme présenté à Genève du 14 septembre au 2 octobre 2020:
"la SCED note que le rapport n'a pas renseigné certaines informations intéressantes concernant les dossiers qui avancent. Il s'agit de: (...) la confrontation du député national impliqué dans cette affaire avec une victime au mois d'août 2020 par l'auditeur militaire supérieur, l'audition de 51 victimes d'esclavage sexuel, de meurtre, viol et enlèvement, l'audition d'un ancien vice gouverneur de la province du Kasaï par l'auditeur militaire supérieur" lit-on dans cette déclaration du SCED signée par son directeur général, le bâtonnier du Kasaï Central, Dominique Kambala.
Même si la déclaration du SCED ne mentionne pas les noms de deux personnalités qui ont été auditionnées par la justice militaire, des sources proches du SCED ont révélé à ACTUALITE.CD qu'il s'agit de l'ancien vice gouverneur du Kasaï Hubert Mbingho et du député provincial de Tshikapa et ancien chef de secteur Kabuya Muyej.
Au plus fort de la crise armée du Kasaï, certains officiels avaient été cités dans l'entretien et l'armement des milices à connotation tribale. Ces milices tribales auraient tué, violé et pris en otage des femmes et enfants transformés en esclavage sexuel.
Sosthène Kambidi