La rédaction Femme de Actualite.cd a baladé son micro dans les rues de Kinshasa ce mardi 06 octobre. Au coeur des entretiens, le ressenti des hommes à propos des propositions des organisations féminines concernant la loi électorale. Faudrait-il rendre obligatoire la représentation des femmes dans les listes des partis politiques ou carrément supprimer l’alinéa 3 de l’article 13.
Eric Ntumba et Dominique Muzi pensent que modifier l’article 13 de la loi électorale, en faveur des ONGs pro-droits des femmes constituerait une avancée significative pour la parité en RDC.
“Je souhaite que cette représentation évoquée dans la loi électorale devienne obligatoire. Cela va favoriser la mise en pratique de la notion de parité au sein des différents partis politiques en RDC. Ils en parlent souvent à l’approche du mois de la femme, ils font la promotion de leur volonté pour cette parité mais en réalité, ils n’y travaillent pas assez,” explique Eric Ntumba, agent à la Fonction publique.
A Dominique environnementaliste de formation de renchérir:
“Cet article de la loi électorale encourage les partis politiques à tenir compte de la parité dans la constitution de leurs listes des candidats. Ce qu’il faudrait peut-être y ajouter aussi, ce sont les plaidoyers pour que cette parité soit effective.”
Contrairement aux avis précédents, Beni Maleki et Maurice Kanyinda misent plutôt sur les compétences politiques des femmes.
“Dans le monde politique, tout est question de compétence et de volonté. Si Jeanine Mabunda a gravi tous les échelons jusqu’à devenir présidente de l’Assemblée Nationale, c’est parce qu’elle a su briller par son travail,” dit Béni Maleki, chef d’un projet évènementiel.
Et de poursuivre:
“Je pense que le véritable besoin des femmes en ce moment, c’est la reconnaissance de leurs compétences au sein des partis politiques et c’est un problème interne qui ne demande pas à amender la loi électorale.”
“La présence des femmes sur les listes électorales est appréciable et non obligatoire. Que l’Assemblée Nationale pense plutôt à revoir la représentation des femmes dans toute la sphère politique du pays. On parle de 30% mais, jusqu’à ce jour, ce pourcentage n’est pas respecté “, souligne Maurice Kanyinda Ingénieur technicien.
Et pour terminer:
"Vicky Elongo, vendeur des motos en ville, estime que le premier obstacle à l’éclosion des femmes en politique, ce sont les hommes et non les lois. Il faudrait que la femme congolaise soit reconnue à sa juste valeur. Elle peut postuler et devenir Présidente de la République. Mais jusque-là, les hommes politiques constituent encore une barrière pour cette femme. Il faut aussi que nos lois l’encouragent à faire éclore son potentiel. En rendant cette représentation de la femme obligatoire dans les listes électorales, les femmes vont se sentir concernées. Elles vont faire exploser leurs compétences” suggère-t-il.
Pour rappel, l’alinéa 2 de l’article 13 de la loi électorale recommande aux partis politiques de proposer des listes des candidats prenant en compte la représentation des femmes (et des personnes vivant avec handicap). Cependant, l’alinéa 3 de ce même article ouvre la possibilité aux partis politiques de passer outre cette représentation. A la clôture des récentes sessions de formation de la Dynafec et de l’ONG Afia Mama tenues à Kinshasa, les femmes avaient soulevé cette préoccupation.
Prisca Lokale