La première dame s’est exprimée ce 05 octobre, à l’ouverture du neuvième congrès de l’Union Nationale de la Presse du Congo à Muanda, dans le Kongo central. Dans son allocution, Denise Nyakeru Tshisekedi a plaidé en faveur de la médiatisation de la situation de la femme et de la jeune fille pour des impacts visibles.
Denise Nyakeru Tshisekedi a commencé par remercier tous les médias qui vulgarisent les activités de sa fondation, avant de les appeler aussi à aborder plus souvent et de manière beaucoup plus harmonieuse, coordonnée et efficace, plusieurs sujets cruciaux de société.
Elle cite notamment le fait que la RDC soit le troisième pays le plus touché par la drépanocytose et ce, après l’Inde et le Nigéria. Trois femmes meurent chaque heure pour des causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement dont l’une des causes est la drépanocytose.
A ce propos, la première dame invite les médias à contribuer à la sensibilisation de la population sur cette maladie (la drépanocytose) qui constitue une véritable priorité de santé publique, afin de stopper sa progression jusqu’à ce jour incontrôlée.
« Si l’on ne fait rien dès aujourd’hui, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer la souffrance des nôtres. Il y a tant de choses que les médias pourraient faire pour sauver des vies ; il n’y a pas que les professionnels de santé pour le faire, » prévient-elle.
La question de la promotion de l’éducation en continue
La deuxième interpellation faite par la première dame aux médias concerne le taux de déperdition scolaire chez la fille, qui dépasse celle du garçon. Au-delà de la gratuité de l’enseignement de base concrétisée par le Président de la République, elle invite les médias à s’approprier davantage la question de la promotion continue de l’éducation. Espérant que grâce à cette promotion, certains maux de la société, tels que le mariage précoce disparaissent.
« Je pense que les médias devraient continuer à répandre allégrement l’information sur l’existence de ce programme afin de permettre à nos enfants qui sont dans les recoins du pays, d’avoir la chance de participer à cette initiative qui vise la création d’une nouvelle classe d’élites dans notre société » a-t-elle affirmé.
La question des violences basées sur le genre
Selon des statistiques présentées par la première dame, 52% de femmes depuis l’âge de 15 ans ont subi les violences physiques de la part des hommes ou de leurs partenaires, 13% d’entre elles ont subi les violences pendant la grossesse, 43% des femmes âgées entre 25 et 49 ans ont déclaré avoir été mariées avant l'âge de 18 ans.
Encore une fois, Denise Nyakeru invite les médias, par des moyens ingénieux et innovants, à prendre à bras le corps cette thématique des violences basées sur le genre pour ainsi, réduire ce fléau qui dévalorise « nos filles, nos sœurs et nos mères, mais aussi nos garçons et nos hommes, bref, la nation congolaise entière. »
« Vous êtes des acteurs de développement et vous détenez un réel pouvoir. Vous êtes à juste titre souvent qualifiés de « quatrième pouvoir », à cause notamment de l’influence que vous avez sur l’opinion publique et la vie de la société. Vous pouvez changer les choses. Aucun changement de mentalité, aucun développement et aucun progrès n’est possible sans vous.
« Les défis du développement sont tellement grands qu’il faut que les médias apportent de manière fondamentale la pierre à l’édifice par un travail de qualité au travers d’une information vraie prise à la source, une information constructive et non des fake news à la recherche d’un quelconque buzz, » a dit Denise Nyakeru aux congressistes.
Le congrès a débuté le 05 octobre et se prolongera jusqu'au mercredi 07 octobre. La première journée était essentiellement dédiée à la validation des candidatures. Les votes se sont déroulés au cours de cette deuxième journée.
Prisca Lokale