Plusieurs centaines des survivants et enfants victimes notamment des violences sexuelles et violations des droits de l'homme commises entre 1993 et 2003 en RDC disent souffrir toujours de traumatisme plus d'une dizaine d'années plus tard.
Elles ont aussi pris part, ce jeudi 1 octobre à Bukavu (Sud-Kivu), à la marche de la société civile pour réclamer l'application des recommandations du Rapport mapping de l'ONU.
" Nous avons marché avec des enfants issues des viols pour montrer que les violences sexuelles sont entrain de partir de génération en génération, et si nous devons laisser notre génération, une génération de traumatisées parce que les Congolais tous sont des traumatisés, vu la vie de ces guerres, vu la vie de ce que nous vivons tous les jours. Nous avons marché avec ces enfants pour montrer que nos futures générations sont aussi traumatisées. Si nous n'arrivons pas avoir justice aujourd'hui, si nous n'arrivons pas à avoir la paix aujourd'hui, nous aurons encore une génération des traumatisés et le Congo sera un pays malade" a dit Tatiana Mukanire, coordonnatrice nationale du mouvement des survivants des violences sexuelles.
Et d'ajouter :
" Pour moi c'est un sentiment de déception de voir que 10 ans de silence, la souffrance des Congolais, de survivantes est normal. Pour moi c'est anormal de voir que la communauté internationale, le Gouvernement congolais, les politiques congolais ne bougent pas, pourtant tous nous sommes les mêmes, tous nous sommes humains et nous avons droit à cette justice, nous avons tous droit à la paix".
À l'occasion de la marche , deux mémorandums dont l'un adressé au président de la République, ont été remis au gouverneur Théo Ngwabidje Kasi. Les manifestants ont invité au Chef de l'État à s'investir pour la création et l'effectivité du Tribunal pénal pour le Congo et au Secrétaire général des Nations Unies d'accompagner le mécanisme de la vérité sur les crimes commis en RDC.
Justin Mwamba