Rapport Mapping : "le Parlement peut voter une recommandation pour la création d'un tribunal pour la RDC" ( Christelle Vuanga)

Les manifestants de Bukavu pour réclamer l'application des recommandations du Rapport mapping/Ph. ACTUALITE.CD

Christelle Vuanga, présidente de la commission de droit de l'homme de l'Assemblée nationale, pense que la chambre basse du Parlement peut voter pour la création d'un tribunal pour la RDC afin de juger les graves violations de droits de l'homme commis au pays. C'était à l'occasion de l'an 10 du rapport mapping de l'ONU.


Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, la députée élue de Funa (Kinshasa) explique que la commission qu'elle préside n'a que le pouvoir de faire les "auditions en masses" avec la société civile sur les sujets comme la création du tribunal pénal pour la République démocratique du Congo. Ensuite, ladite commission va soumettre son rapport d'audition à l'Assemblée plénière qui devra voter les résolutions.

" La commission parlementaire de droit de l'homme n'est pas une commission d'enquête, c'est que nous pouvons faire, c'est d'organiser les auditions en masse, nous pouvons organiser les auditions avec la société civile, les églises ,les universités et plusieurs plateformes qui ont milité depuis toutes les années pour la création d'un tribunal pénal pour la RDC. Alors nous pouvons les entendre, nous pouvons auditionner le rapport que nous allons lire à la plénière qui sera suivi d'un grand débat. À la suite de ce débat, il y aura une résolution du Parlement. le Parlement peut tabler sur la création d'une forme de justice ça peut être , un tribunal , ça peut être des chambres spécialisée, ou opter pour la justice transitionnelle ou une justice fonctionnelle. Bref le Parlement peut voter une recommandation pour la création d'un tribunal pour la RDC" a déclaré ce vendredi 02 Octobre à ACTUALITE.CD

Contexte

Le rapport de mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois.

Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.


Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. C'est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.

Ivan Kasongo