Kinshasa : l’opération “Road Bloc” a sensiblement baissé les cas d’enlèvements, se réjouit déjà la police

Photo ACTUALITE.CD.

La Police Nationale Congolaise (PNC) a récemment lancé l’opération "Road Bloc", qui consiste à l’érection des barrières nocturnes sur les grandes artères de la ville de Kinshasa afin de lutter contre l’insécurité. Environ une semaine après son lancement, les autorités policières jugent les résultats de cette opération « fructueuse ».

Dans une interview à ACTUALITE.CD, le colonel Miguel Bagaya, chef des opérations de la police nationale congolaise/ville de Kinshasa a expliqué que "Road Bloc" a déjà sensiblement réduit des cas de kidnapping dans la capitale.

« Il y a diminution sensible des cas d'enlèvements. Avant, nous étions à 7 à 8 cas par jour, mais maintenant, c'est 0 ou 1 cas. D'ailleurs le seul cas signalé jusque-là ( depuis le début de l’opération ndlr) était en dehors du filet. ça s'est passé à Tshangu et jusqu'à présent, on est à la recherche de ces criminels », a-t-il expliqué. 

Et d'ajouter :

« Avant, il y avait enlèvement simple, on dépouillait la victime puis on l’abandonnait. Mais cette fois-ci, ils ont évolué. Ils commencent à demander la rançon à la famille. C’est pourquoi une première articulation, nous avons placé des road blocs qui ont deux objectifs : le premier, c'est d'abord le checkpoint pour contrôler le profil des criminels déjà cités chez nous en ce qui concerne leur mode d’action. Ils utilisent les voitures Ketch à 99% des cas et ce sont des voitures ketch jaune fumées, ils font monter des glaces (…). Deuxième objectif des Road Bloc, c'est que ça génère des embouteillages. Ces embouteillages sont bénéfiques pour les services de sécurité parce que ça met en mal la mobilité des criminels qui ne peuvent pas bien évoluer en toute fluidité étant donné que ces Road Bloc sont placés selon les renseignements que nous avons. La deuxième articulation, c'est le call center. Nous sommes en train d'installer un call qui sera en connexion avec le service de télécommunication mais c'est encore un projet », a renchéri chef des opérations de la police à Kinshasa.

La fin de cette opération dépendra de l’évolution sur le terrain. Sur certaines artères de la capitale, toutes les voitures sont contrôlées et les documents demandés aux conducteurs, poursuit la même source.

Cette campagne a été lancée pour notamment lutter contre la résurgence des cas d’enlèvements dans cette ville d’environ 15 millions d’âmes. 

Emmanuel Kuzamba, stagiaire UNIKIN