RDC : les avis de la société civile sur le non rapatriement du corps de Mobutu 23 ans après son décès

Mobutu Sese Seko/Ph droits tiers

7 septembre 1997 – 7 septembre 2020, 23 ans se sont déjà écoulés depuis le décès à Rabat (Maroc),  de Joseph Désiré Mobutu, deuxième chef d’Etat de l’histoire de la République Démocratique du Congo (RDC) alors Zaïre. Depuis, son corps n’a toujours pas été rapatrié au pays en dépit des promesses des autorités.

Ce lundi, ACTUALITE.CD a, à l’occasion de l’anniversaire de son décès, recueilli les avis de quelques acteurs de la société civile autour de la question liée au rapatriement du corps de celui qui a dirigé le pays entre 1965 et 1997.

Pour Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur national du panel des experts de la société civile, le corps de Mobutu doit être rapatrié en RDC et l’endroit où il sera inhumé doit être touristique.

« Nous voulons que le corps du feu Mobutu soit rapatrié et enterré ici en République Démocratique du Congo, qu'on puisse le visiter comme on visite tous les autres endroits où les anciens chefs d’Etat ont été enterrés tels que Joseph Kasa Vubu et Laurent Désiré Kabila », a-t-il mentionné.

Le Président de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), Jonas Tshiombela, parle d’une faible volonté politique dans le chef des autorités.  

« Je crois qu'il y a une faible volonté politique jusqu'ici. Normalement, le corps du Maréchal Mobutu devrait déjà être à Kinshasa pourquoi pas même de Moïse Tshombe et tous ces gens qui ont eu d'une manière ou d'une autre à habiter le Congo. Ils ont besoin d'être honorés et rendus hommage à leur niveau.  Je pense que la famille devra communiquer suffisamment pour nous dire qu'est-ce-qu'il faut encore faire. Qu'est ce qui bloque pour que le corps de l'ancien chef de l'Etat soit rapatrié au pays. À même temps, le gouvernement de monsieur Tshisekedi est interpellé parce que nous avons redoré l'image de Joseph Kasa Vubu, il faut aussi penser à Maréchal Mobutu », a-t-il déclaré.

Christopher Ngoy, coordonnateur général de la société civile, estime, pour sa part, qu’il n'y a plus de problème du point de vue politique. Mais, ajoute-t-il, il faudrait d'abord savoir le lieu de son enterrement ici au pays avant même le rapatriement proprement dit.

« Le Président de la République avait prévu que ce corps revienne. Il avait promis de le rapatrier au même moment qu’il avait promis de le faire pour son propre père, chose qui a été faite. Moi, je crois que nous allons demander pour que le corps de Maréchal Mobutu puisse revenir au pays mais il faudra qu'on sache où il sera enterré, quelles sont les dispositions techniques qu'il faudrait prendre, procéder à la construction d'un mausolée et puis organiser maintenant le transfert du corps proprement dit. Il n'y a plus de problèmes du point de vue politique et Mobutu fait partie du patrimoine historique de notre pays et il faut que la famille biologique ou politique puisse nous donner cette demande d'actualiser la promesse du chef de l'Etat », a-t-il déclaré.

L'ancien Chef de l'Etat, Joseph Kabila, lors de son discours devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès mercredi 23 octobre 2013, avait annoncé que des dispositions allaient être prises "afin de procéder au rapatriement de la dépouille mortelle de l’ancien président Mobutu Sese Seko" ainsi que la dépouille de l’ancien Premier ministre Moïse Tshombe, décédé en Algérie et enterré en Belgique.

Pour sa part, à peine élu Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, après les obsèques de son père Étienne Tshisekedi, s'était aussi engagé de rapatrier le corps de l'ancien président de la République Joseph Mobutu à Kinshasa et d'organiser des funérailles dignes de son rang.

Né le 14 octobre 1930 à Lisala au Congo Belge et mort le 7 septembre 1997 à l'âge de 66 ans à Rabat au Maroc, le feu Mobutu Sese Seko kuku Ngbendu wa Zabanga couramment abrégé en Mobutu Sese Seko était militaire avant son coup d'État contre Kasa Vubu. Durant son exercice comme Président, le pays fut baptisé Zaïre.

Nancy Kapinga, stagiaire UNIKIN