RDC-Ebola : MSF à l’Equateur pour soutenir l’équipe de riposte

Ph/Franck Ngonga, MSF

Médecins sans Frontières (MSF) annonce avoir déployé ses équipes dans les zones de santé de Bolomba, Bikoro, Monieka, Ingende et Lotombe dans la province de l’Equateur afin de freiner la propagation de la maladie à virus Ebola qui sévit dans cette partie du pays et d’appuyer la surveillance communautaire et de soigner rapidement les patients dans les zones actives difficiles d’accès.

L’organisation dit diriger ses actions dans les aires de santé les plus reculées, où l’accès est difficile et avec l’implication de la communauté.

Selon le communiqué de MSF de ce vendredi 4 septembre, l’épidémie d’Ebola se déroule dans une province où certaines aires de santé ne sont accessibles que par pirogue, tandis que d’autres ne le sont qu’en parcourant des heures de routes difficiles à travers la forêt. Un seul hélicoptère est à la disposition des organisations humanitaires pour se déplacer dans la région.

« L’épidémie se déplace avec la population par voie terrestre et fluviale, vers des zones reculées, dans une province où les infrastructures sont rares et les villages éloignés les uns des autres. C’est pourquoi nous mettons en place une réponse décentralisée, en déployant en priorité nos équipes dans les aires de santé affectées les plus reculées, avec de petites structures facilement accessibles aux communautés et supportant ainsi l’approche zonale du Ministère de la Santé »,  explique le Dr. Maria Mashako, coordinatrice médicale de MSF.

Dans la zone de santé de Bolomba, outre le soutien apporté au centre de traitement Ebola de l’hôpital général, MSF affirme avoir ainsi mis sur pied deux petits centres de traitement et d’isolement dans les aires de santé reculées de Boso Mondomba et Yuli. La même approche décentralisée a été adoptée dans les zones de santé de Monieka et Bikoro où MSF appuie quatre petites structures de soin et d’isolement dans des aires de santé difficiles d’accès.

« Nous ne nous limitons pas à soutenir la réponse à la seule épidémie d’Ebola. Nous soutenons aussi des centres de santé dans les foyers épidémiques et sur les grands axes de Bolomba et Bikoro afin d’y garantir la continuité des services de santé primaires, et permettre une détection précoce des cas suspects.  Cela se fait par exemple par la donation de médicaments, par la formation du personnel médical local sur Ebola ou sur le renforcement de la prévention et contrôle des infections », dit le Dr Mashako.

Les équipes de promotion de la santé de MSF appuient également celles du ministère de la santé pour renforcer la sensibilisation et la surveillance à base communautaire.

« Cette approche communautaire permet d’outiller les communautés pour détecter les cas suspects et faire rapidement remonter les alertes. Elle permet une appropriation de la riposte contre l’épidémie par les communautés elles-mêmes », poursuit le Dr Mashako.

Selon le MSF, à ces approches communautaires et décentralisées de réponse à l’épidémie vient également se greffer une intervention de vaccination soutenue par d’autres partenaires de la riposte. A la date du 2 septembre, un total de 110 cas de maladie à virus Ebola avait été enregistré dans la province d’Equateur – 104 confirmés, 6 probables – dont 47 décès. Proche de la capitale Kinshasa, l’actuelle province de l’Equateur a connu sa dernière épidémie d’Ebola il y a deux ans, entre mai et juillet 2018. Les zones de santé de Bikoro et Iboko ainsi que sa ville de Mbandaka avaient à l’époque été l’épicentre de la neuvième flambée de maladie à virus Ebola.