Le directeur de cabinet du Chef de l’Etat est détenu à la prison centrale de Makala depuis le 08 avril. Son proccès suscite des attentes au sein de la population. Quelques femmes ont exprimé à ACTUALITE.CD leurs souhaits auprès de la justice.
“Nous apprenons tous les jours que des deniers publics ont été détournés par ceux qui gèrent la République. Et pourtant, nous ne sommes pas mieux payés. Monsieur Kamerhe est un proche du président de la République. Beaucoup d’autres, critiqués pour leur gestion au cours des précédentes législatures n’ont pas été inquiétés par la justice. Que ce procès prouve son innocence et que les responsabilités soient établies dans cette affaire, afin que même ceux qui succéderont à ces postes sachent qu’ils peuvent être interpellés à tout moment” explique Dorcas Mbuyi enseignante à l’école primaire Shaloom, située dans la commune de Kinshasa. Pour elle, le résultat de ce procès devra être une remise en question pour les proches des différents présidents de la RDC.
Dans le même ordre d’idées, Ange Basosila et Sarah Bwanga souhaitent que ce soit l’occasion de voir les preuves d’un état de droit.“Nous demandons à la justice de bien faire son travail. Nous voulons vivre pour la première fois l'Etat de droit dans notre pays et que ces interpellations s'élargissent aux personnes qui trompent la population et détournent les fonds publics” dit Ange Basosila. A Sarah de renchérir “Je veux que la justice puisse cette fois être indépendante et impartiale. Qu'il y ait transparence dans le procès. Et après toutes les vérifications, s'il s'avère que Kamerhe est coupable, qu'il réponde de ses actes, c'est aussi ça l'État de droit,” insiste la jeune femme.
Il est reproché à Vital Kamerhe trois chefs d’accusation. Notamment, le détournement de 2 137 500 USD destinés à « l’achat et la construction de 3 000 maisons préfabriquées pour les policiers et les militaires de la ville de Kinshasa» et de 48 831 148 USD « remis à la société SAMIBO SARL, pour l’achat et la construction de 1500 maisons préfabriquées dans le cadre du projet des logements sociaux », au profit de cinq provinces de la RDC en l’occurrence Kinshasa, Kongo Central, Kasaï Oriental, Kongo Central et Sud-Kivu inscrits dans le Programme de 100 jours.
Vendeuse des braises, Hélène Kana espère que tous ceux qui n’ont pas exécuté une tâche leur confiée dans le programme des 100 jours du Chefs de l’Etat ont des comptes à rendre à la justice. « Les conditions de vie au Congo sont déjà très difficile, le taux de change du dollars est en hausse tous les jours, les routes réhabilitées sont toutes délabrées, la constructions des
hôpitaux et autres éléments inscrits dans le programme des 100 jours du Chef de l’Etat ne sont pas terminés. Nous voulons que toutes ces personnes et leurs entreprises soient entendues par la justice.»
Pour Maître Fidèle Kanyinda, “il faut un procès équitable. C’est-à-dire que les droits de la défense soient respectés et que les confrères du Dircab usent des moyens de Droit pour obtenir la libération de leur client. Qu'ils enlèvent l'idée d'un procès politique. Deuxièmement, que ce procès joue un rôle pédagogique afin de dissuader les potentiels détourneurs de deniers publics. Puisque les faits sont graves, le juge a le plein pouvoir de lui refuser une liberté provisoire (Art 27 du code de procédure pénale). Enfin, si les faits sont établis à charge du prévenu, qu'il soit jugé et condamné. Qu'il restitue l'argent du contribuable et ce sera justice,” confie Fidèle Kanyinda, avocate près la cour d'appel de Kinshasa/Matete.
Vital Kamerhe a été auditionné par la justice dans le cadre des enquêtes sur l'utilisation des fonds alloués au programme présidentiel des 100 jours. Le Tribunal de Paix de Kinshasa/Matete a rejeté le samedi 11 avril 2020, sa requête de mise en liberté provisoire.
Prisca Lokale