Kinshasa-Coronavirus : les marchands réagissent aux mesures prises par Félix Tshisekedi

Dans les avenues du marché centrale de Kinshasa, en cette matinée du jeudi 19 mars, ACTUALITE.CD a constaté un calme inhabituel dans le chef des vendeurs. Certains magasins étaient encore fermés. Cependant, les avis restent partagés concernant les mesures annoncées par le Chef de l’Etat la veille, interdisant l’ouverture des écoles, universités, églises et autres lieux publics afin de lutter contre Coronavirus. 

Interrogés, ces marchands sont en général satisfaits de ces mesures prises par le président de la République.

« Le président est allé droit au but. Moi, je m’attendais à ces décisions. Il était le seul qui devrait dire des choses et comme il a dit nous sommes  apaisés. Comme il a parlé, ça annule tout soupçon, et nous sommes maintenant prudents, nous devons prendre les choses au sérieux. Au fil du temps, il pourra toujours soit réduire, soit accentuer ces mesures compte tenu de l’évolution de la maladie », affirme Mosi Landry, assis derrière son étalage. 

Pour Martin Tshika, le marché devrait faire parti des lieux publics à ne plus fréquenter. 

« Je suis satisfait de la décision du Chef de l’Etat. Bien que tombée en retard, j’aurais bien voulu que ça soit pris dès l’annonce du premier cas. En plus j’aurais préféré que les marchés soient fermés, bien que cette décision ne soit pas bien reçue par la population. Le Président devait décider de laisser vendre les vivres et interdire la vente de non-vivres. Concernant les voyages en provinces, je n’ai pas beaucoup aimé la décision du Président : comme nos provinces sont encore épargnées pour le moment, j’aurais préféré qu’on annule, qu’on interdise pour le moment les voyages de Kinshasa vers les provinces, plutôt de mettre les services de contrôle, nous savons tous que le congolais est facilement corruptible », dit-il. 

Jeancy Mbuyi réagit en ces termes : « Nous ne pouvons pas dire que le président a exagéré dans les mesures qu’il a prises, ou il n’a pas tout dit, parce qu’il a tenu compte de la conjoncture de notre pays. Nous vivons au taux du jour, s’il avait pris des mesures concernant par exemple les marchés ou les transports en commun, ça serait une sorte de torture pour les congolais. Il a les soucis de la population, ces mesures sont prises dans un premier temps et si le taux de contamination diminue, ou augmente, il verra comment modifier ces mesures, tout ceci dans le cadre de la protection de la population ». 

Serge Tshimpaka salue également les mesures prises par le président : « Ce n’est pas un fléau congolais, c’est un fléau mondial, pour prévenir, le Président de la République, en bon père, a pris des mesures toujours dans la logique de “ Vaut mieux prévenir que guérir ”, nous devons respecter ces mesures. Ces mesures doivent soit progresser, soit régresser, donc concernant le marché, je pense qu’il a des projets et je crois que ce sont de mesures prises en amont, tout en restant attentif à l’évolution de cette pandémie ». 

« Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible, c’est une maladie qui tue. Les mesures préventives que le Président a prises, c’est pour barrer la route à cet ennemi, en attendant qu’une solution soit  trouvée. Cette affaire ne concerne pas que le Président, mais c’est une affaire de tous les congolais. Nous devons mettre la main dans la pâte en sensibilisant les autres, pour savoir se protéger, surtout se laver les mains régulièrement et réduire les contacts. Nous devons barrer la route à cette épidémie, nous en avons la capacité », a dit Tums Tumba dans son magasin des habits.

14 cas de coronavirus sont confirmés à Kinshasa. Parmi les mesures arrêtées par Félix Tshisekedi, il y a l'interdiction de tous rassemblements, réunions, célébrations, de plus de 20 personnes sur les lieux publics en dehors du domicile familial ; de la fermeture des écoles, des universités, des instituts supérieurs officiels et privés sur l’ensemble du territoire national pour une durée de 4 semaines ou encore de la suspension de tous les cultes pour une période de 4 semaines à compter de ce jeudi 19 mars 2020.

Thérèse Ntumba