Le ministère des Affaires étrangères a organisé, ce mardi 10 mars à Kinshasa une journée de réflexion et de partage autour du thème "Égalité et droits de la femme dans la diplomatie Congolaise". Cette journée d'échange a été organisée, sous l’autorité de la ministre d'Etat en charge des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzenza, en faveur des femmes de ce ministère, dans le cadre du mois de mars dédié à la gent féminine.
La présidente de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda, a été l'invité d'honneur à cette journée de réflexion à laquelle certaines représentations diplomatiques ont participé en l'occurrence la délégation de l'Union européenne ou encore l'ambassade de Cuba.
Dans son mot de bienvenue, la Présidente du Comité d'organisation, Mme Gerengbo, qui est aussi Directrice Chef de service du Département Organisations Internationales au ministère des Affaires étrangères, s'est appesantie sur la situation de la femme au sein de ce ministère. Elle a salué la volonté politique exprimée par Marie Tumba Nzenza, depuis son arrivée à la tête du ministère des Affaires étrangères, de "redorer l'image" de la diplomatie Congolaise.
Évoquant les revendications des femmes dans ce ministère, la présidente du Comité d'organisation a décrié "la sous-représentation criante" des femmes tant au niveau de la centrale que dans les représentations diplomatiques et consulaires. A cet effet, elle a demandé à la nouvelle ministre de corriger cette sous-représentation.
A son tour, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Dominique Kilufia, a plaidé pour la réduction des inégalités entre hommes et femmes au sein du ministère. Dominique Kilufia a indiqué qu'il y a 538 femmes sur 1720 travailleurs de ce ministère ; il y a eu 14 femmes sur 73 secrétaires généraux ; 13 femmes sur les 126 directeurs.
Dans son allocution de circonstance, Marie Tumba Nzenza a souligné que la femme a joué un "rôle non négligeable" au sein de ce ministère mais s'est engagée à corriger en ce qui concerne la représentation.
"Tout en saluant la présence de toutes ces femmes à ces postes, j'estime que l'effort doit être poursuivi, en vue de réduire l'écart entre le nombre d'hommes et celui des femmes en position de responsabilité", a déclaré la ministre des Affaires étrangères.
Selon elle, la parité doit devenir, progressivement, une réalité." L'égalité doit s'inscrire dans les faits. Et cela, de la bonne manière, dans ce sens que, l'homme comme femme, nous devons répondre aux mêmes critères de compétences, de culture générale, d'intégrité, de patriotisme, de discrétion, de loyauté et de disponibilité pour servir la nation congolaise".
En ce qui concerne les revendications des femmes de son ministère, Marie Tumba Nzenza est d'accord d'honorer la mémoire de Mme Ekila Liyonda, la première ministre des Affaires étrangères Femme en RDC en 1988.
Jeannine Mabunda a, pour sa part, interpellé l'auditoire à faire un bilan de toutes les luttes menées pour les droits de femmes. Pour elle, ce mois de mars doit être un moment de compter les lacunes et de se poser des bonnes questions. Toutefois, la présidente de l'Assemblée nationale, après avoir fait le tour de la représentation des femmes dans les institutions publiques et même privées, a noté que "le chemin est encore long".
Jeannine Mabunda a appelé les femmes à saisir l'opportunité donnée par le président de la République en déclarant 2020, année de l'action. Pour elle, il faut mettre à l'épreuve les dirigeants pour que des solutions soient trouvées aux revendications des femmes en cette année dite de l'action.
Amédée Mwarabu