RDC : Kinshasa enterre les victimes des inondations plus d’un mois après la catastrophe

Ph. Pascal Mulegwa

Les autorités congolaises ont organisé, lundi 13 janvier, les obsèques des victimes des inondations du 27 novembre 2019 dans la capitale Kinshasa.   

 

Au total, l’écroulement des murs, les glissements et la coulée des eaux avait fait 54 victimes, mais seules 28 ont été portées en terre lundi soir au cimetière de Mbenseke dans la commune de Mont – Ngafula.

D’autres victimes avaient été enterrées par leurs proches quelques semaines après la catastrophe, a indiqué un responsable de la protection civile.

En milieu d’après – midi, après une demi – journée de longue attente sous des tentes installées au funérarium du centre de formation de la police militaire (Camp PM), camions de police transportant 28 cercueils arrivent sur place, escortés par des dizaines d’agents de la croix – rouge, bouches et nez masqués. 

 

« Les corps sont déjà en état de décomposition, ils étaient mal conservés, ils ne doivent plus trainer ici », dit un agent.  

 

Hommes et femmes en pleurs, la police les empêche d’approcher les cercueils modestes de leurs proches. 

 

Photos de quelques victimes

 

Regard perdu sur un tableau où des photos de quelques victimes étaient placardées, Germaine s’étonne :

« On nous retient deux mois en deuil, on n’a pas fêté puis, organiser de telles obsèques, ils ont acheté des cercueils des pacotilles pour nos proches  alors que des gens volent beaucoup d’argent dans ce pays, c’est vraiment la honte, nous ne manquions pas des moyens pour inhumer les corps, ils nous refusaient leur retrait de la morgue » fulmine – t- elle, ses larmes sèchent, sa main gauche sous la joue.  

Le vice - gouverneur de Kinshasa
Le gouverneur de Kinshasa,  Neron Mbungu 

La cérémonie s’accélère. Il est 17 heures.  place aux discours des autorités dont le vice – ministre de l’intérieur et du vice – gouverneur de Kinshasa en plus d’un représentant de la société civile, tous rendent hommage au « président de la République, chef de l’Etat » qui a rendu possible l’organisation des obsèques. 

 

Les gerbes de fleurs sont déposées par toutes les autorités, y compris les secouristes de la croix rouge, mais pas les familles.

Dépôt gerbes de fleurs

Sa gerbe de fleurs en mains, Jacques, père de deux filles victimes est sidéré : « ces gens sont fous ou quoi ?, ils nous interdisent même de déposer ne fût-ce que des fleurs. Donc on pleurs des gens qu’on ne voit même pas. Rien ne nous prouve que ce sont les nôtres qui sont dans ces petits cercueils, les ont – ils jetés dans le fleuve, on ne sait pas »

 

« Dieu est le maitre des temps et des circonstances », une quelques minutes après ces mots du gouverneur, les cercueils sont ramenés dan les camions de police pour le cimetière.  Quelques  bus « esprit de vie » ont été disponibilisés par les autorités pour les obsèques.

 

 

Fin de la cérémonie, les autorités esquivent la presse et se retirent du funérarium. C’est au coucher du soleil dans les auteurs de Mont – Ngafula, au cimetière de Mbenseke que les 28 corps ont été inhumés, en présence de quelques familles.