Le secrétaire d'Etat au ministère rwandais des affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a estimé, lundi 13 janvier, que « les jours des FDLR sont comptés » grâces aux forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) qui se disputent, avec les groupes armés locaux, la neutralisation de certains leaders de cette rébellion rwandaise dans la province du Nord – Kivu, l’an dernier.
Pour le diplomate Rwandais « il ne manquait plus que les génocidaires FDLR, qui terrorisent les congolais à l'est de la RDC depuis 1994, de profiter de la brèche qui leur a été ouverte par des politiciens et hommes d'église irresponsables ».
Sans les citer, le secrétaire rwandais pestait notamment contre les propos des responsables des deux importantes confessions religieuses en République démocratique du Congo (RDC) et de l’ancien premier ministre Adolphe Muzito.
Tous ont dernièrement soutenu, la thèse selon laquelle la RDC est sous menace d’une balkanisation ficelée par les pays voisins notamment le Rwanda.
Le cardinal Fridolin Ambongo était allé loin, en demandant au Rwanda, à l’Ouganda et au Burundi de « cesser » de « déverser » leurs populations dans l’Est de la RDC.
Olivier Nduhungirehe avait déjà réagi aux propos du cardinal Ambongo : « Que le bon Cardinal se tranquillise. Non seulement le Rwanda (un pays ayant une gouvernance, une économie et un réseau d'infrastructures bien solides) ne peut "déverser" ses citoyens en RDC, mais surtout, les FARDC sont en train de faire un excellent travail en les rapatriant ».
A Adolphe Muzito qui prône une « guerre contre le Rwanda, l’occuper et l’annexer à la RDC », le diplomate avait appelé à « faire un bel exploit » de rétablir sa « raison » et occuper son « cerveau ».
Pour les FDLR, le « souci majeur des envahisseurs de la RDC dont le gouvernement rwandais est de perpétuer leur plan d'occupation de la RDC (ou sa balkanisation à défaut) qu'ils rêvent depuis les années 1990 ».
Les rebelles rwandais ont fait de la récupération. Dans leur communiqué, ils disent réitérer leur « engagement ferme » dans sa lutte contre « ces visées inavouées ».
Formée vers les années 2000, cette rébellion est composée des Hutu rwandais réfugiés dans l'est de la RDC après le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994 et qui a fait plus de 800.000 morts, selon l'ONU.
Qui les accuse de commettre des atrocités contre les civils dans les zones sous leur contrôle dans l'est de la RDC, de recruter des enfants dans leurs rangs et de pillages des villages et d'exploitation du bois et de l'Or.
Leur capacité des frappes et nombre de leurs combattants encore actifs restent incertain. Kigali accuse les combattants des FDLR de toujours de mener des attaques sur son territoire, notamment celle qui a frappé le district de Rubavu (Ouest du Rwanda) en décembre 2018.
En plus de la mort de son leader mondial, en Allemagne (en avril 2019), la rébellion est fortement affaiblie depuis l'arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir. Plusieurs de ses hauts dirigeants ont soit été abattus dans des opérations inédites, soit capturés et rapatriés au Rwanda. Il faut dire aussi que les FDLR ont été affaiblis par des dissensions internes depuis 2010.
Christine Tshibuyi