RDC : Alexis Thambwe Mwamba élu président du Sénat

Thambwe Mwamba

Alexis Thambwe Mwamba est le nouveau président du sénat. Sans surprise, le candidat du Front Commun pour le Congo (FCC) l’a emporté avec 65 voix contre 43 voix pour son adversaire Modeste Bahati Lukwebo. L’ancien ministre de la justice succède à Léon Kengo Wa Dondo qui a dirigé la chambre haute du parlement durant 12 ans.

Diplômé, administrateur, directeur général, avocat, et plusieurs fois ministre, 76 ans d’âge, le natif du territoire de Kasongo dans la province du Maniema a passé la grande partie de sa vie à gérer les entreprises publiques et les portefeuilles de l’Etat mais aussi côtoyé le mouvement rebelle  du RCD/Goma.

Sous Mobutu, Il a occupé plusieurs fonctions administratives. Il a notamment  été administrateur à la Société́ nationale des chemins de fer du Zaïre (SNCZ), à la Banque commerciale zaïroise (BCZ), au conseil d’administration des Instituts supérieurs congolais (CA-ISC) et à l’Association nationale des entreprises du Zaïre (Aneza). Il a également occupé de hautes fonctions à la Compagnie financière et minière belge (Cofimines), à la Compagnie belge de gestion minière (Cogemin) et à la Société minière et industrielle du Kivu (Sominki), à l'époque troisième société minière du pays. C'est encore lui qui a été président délégué́ général de l’Office des douanes et accises (Ofida).  

Il s'est vu désigné ambassadeur du Zaïre en Italie, avant d'être nommé ministre des Travaux publics, de l'Urbanisme, de l'Habitat, du Commerce extérieur et des Transports. À la chute du dictateur en 1997, Thambwe quitte le pays, refuse de négocier avec le rebelle Laurent Désiré Kabila et se réfugie en Belgique.

Pour l'affronter, l'ancien proche de Mobutu pose ses valises au chef-lieu de la province du Nord-Kivu (Goma) aux côtés du rassemblement congolais pour la démocratie (RCD/Goma), une rébellion soutenue par le Rwanda. Le pays s'embrase. Kinshasa n'a de contrôle que sur une portion du territoire. Des seigneurs de guerre pillent les ressources du sous-sol dans l'Est du pays, une guerre civile éclate en Ituri.

Dans cette aventure peu élogieuse, Thambwe Mwamba a côtoyé ses anciens collègues Mobutistes, notamment Tryphon Kin Kiey Mulumba et Lambert Mende. Mais lors de la réunification, il quitte le RCD/Goma pour le Mouvement de libération du Congo (MLC)  de Jean Pierre Bemba. C'est sous les aisselles de ce parti que Thambwe Mwamba regagne Kinshasa et se voit confier le ministère du plan. Mais l'aventure avec Bemba était de courte durée. En 2006, il décida pour des raisons de "convenance personnelle" de quitter le MLC et le ministère de Plan pour évoluer en électron libre.

De retour dans son fief Kindu, Thambwe Mwamba, se pointe candidat à la députation nationale et récolte des voix.  Elu député national, il ne siégera que pour quelques mois, avant d'être nommé, en 2008, ministre des affaires étrangères par Joseph Kabila, un portefeuille qu'il contrôle jusqu'en 2012.

Lorsque Matata Mponyo est nommé premier ministre, Thambwe Mwamba disparaît des radars, mais évolue dans l'ombre. En 2016, il revient encore dans l'équipe gouvernementale et prend le contrôle du ministère de la justice avant d’être élu sénateur dans sa province du Maniema.

Fonseca Mansianga