Kasaï : Quatre policiers blessés lors des affrontements entre les membres d'une église pentecôtiste à Tshikapa

Pascal Mulegwa

 


Quatre policiers ont été grievement blessés ce dimanche 14/7/2019 dans l'enceinte de la 27 ème Communauté Menonnite au Congo (CMCO) dans la commune de Kanzala (Tshikapa) et 5 membres de l'église interpellés au cours des affrontements qui ont opposé deux factions de cette église à l'occasion de l'élection du nouveau représentant légal.

 


Le ministre provincial de l'intérieur du Kasaï qui confirme l'information indique que tout est parti d'un message radiodiffusé lancé par un des candidats représentant légal :


"Il était prévu une assemblée générale ordinaire pour l'élection du successeur du pasteur Adolphe Komuesa Kalunga arrivé fin mandat et ne pouvant pas se représenter. Comme dans leurs habitudes, le successeur du Rev Komuesa devait venir de la province ecclésiastique de Bandundu parce que Komuesa venait du Kasaï. Malheureusement il y a  eu deux candidats mais le candidat originaire du Kasaï a perdu. C'est ainsi qu'il y a eu affrontements. Nous suivons la situation et nous l'avons maitrisée" explique à ACTUALITE.CD le ministre provincial de l'intérieur Deller Kawino. 


Selon le message radiodiffusé du pasteur Muabi Kamba, l'un des protagonistes,  il dénonce la mainmise de certains groupes tribaux dans la direction de l'église :

"Depuis la période coloniale,  notre communauté des lubaphones n'a jamais dirigé l'église. Elle est toujours dirigée par les Pende et les Tchiokwe. Nous leur avons dit qu'à l'occasion de cette assemblée générale ordinaire,  un lubaphone devrait aussi diriger malheureusement ils veulent nous imposer un autre Pende.  Nous n'accepterons pas et s'il faut une division,  on va le faire. Ils resteront avec leur paroisse sur la rive gauche de la rivière Loange (Ex Bandundu) et la nôtre sur la rive droite (Kasaï)" dit-il dans ce message où il appelle ouvertement les lubaphones à s'opposer par tous les moyens à l'élection d'un non Lubaphone à la tête de l'église. 


Les troubles de ce dimanche, selon un journaliste local ont empêché la tenue du culte et la police a dispersé le rassemblement. 

La cohabitation entre différentes communautés tribales dans la ville de Tshikapa est assez fragile depuis les événements dûs au phénomène Kamuina Nsapu.

 

Les discours de tendance tribale ont refait surface depuis le mois dernier après la publication du gouvernement provincial.

 

Sosthène Kambidi