RDC : Le chef de l'ONU appelle à débloquer les "ressources nécessaires" pour lutter contre Ebola au Nord - Kivu et en Ituri

Le chef de l'ONU

 

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé ce mercredi 8 mai les États membres et les organisations partenaires de son organisation à veiller à ce que les agences participant à la riposte contre l’épidémie d’Ebola qui frappe deux provinces du Nord - Kivu et de l'Ituri dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) disposent des "ressources nécessaires" pour endiguer l'épidémie - qui a déjà causé 1069 décès parmi les 1600 cas probables et confirmés.

 

« À ce stade critique, des ressources supplémentaires sont nécessaires », a déclaré Farhan Haq, le porte-parole adjoint du chef de l'ONU, réitérant l'appui du système des Nations Unies aux efforts déployés pour éliminer l'épidémie.

 

"le Secrétaire général a souligné son attachement à une approche collective à l'échelle de l'ONU, tant à Kinshasa, où l'ONU est dirigée par sa Représentante spéciale , que dans les zones touchées par le virus où la riposte est menée par l’OMS, en liaison étroite avec les dirigeants congolais à Kinshasa et dans l’est de la RDC », a -t- il ajouté.

 

Au moment où la riposte est perturbée par des violences sur fond d'une méfiance accrue d'une frange de la population et des groupes armés contre les équipes médicales,   M. Guterres , a encore rappelé  via la bouche de son porte-parole que la "pleine implication et l'engagement de la population locale restent la clé du succès de la lutte contre l'épidémie ».  

 

Aux autorités congolaises , il a exhorté à travailler ensemble « en transcendant tous les partis et toutes les communautés », pour lutter contre Ebola.

En visite en RDC fin avril, le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom avait appelé la communauté internationale à « combler l’important déficit de financement » de la riposte. Il avait lancé un appel de fonds de 104 millions de dollars pour financer la riposte jusqu'au mois de Juillet prochain.   

 

Les zones épidémiques sont menacées par les groupes armés. M. Guterres l'a rappelé et a salué  la "bravoure" des membres du personnel de sécurité, de santé et des organisations humanitaires qui ont risqué leur vie dans un environnement difficile marqué par les conflits et l'insécurité.

 

Un médecin camerounais déployé par l'OMS a été tué en avril dernier dans la ville de Butembo ; principal foyer de l'épidémie. Le meurtre avait été commis par des miliciens hostiles aux activités de la riposte, d'après les autorités locales.

 

La RDC en est à sa dixième épidémie d'Ebola depuis 1976 , année de la découverte du virus dans sa partie ouest ( Ex - Equateur ]. Cette épidémie est la plus meurtrière de l'histoire d'Ebola en RDC , soit la deuxième au monde après celle qui avait frappé l'Afrique de l'Ouest en 2014.  

 

Christine Tshibuyi