La SYMOCEL et l’AETA redoutent des impacts sur la crédibilité des élections après l’exclusion de Beni, Butembo et Yumbi

Corneille Nangaa, président de la CENI

En réaction à la décision de la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) d’exclure Beni, Butembo (Nord-Kivu) et Yumbi (Maï-Ndombe) des élections prévues ce 30 décembre, la Synergie des Missions d'Observation Citoyenne des Elections (Symocel) et Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA), redoutent des impacts que cela pourrait avoir sur la crédibilité des élections.   

Au micro du Journal du Citoyen, la SYMOCEL estime que cette décision devrait découler d’un consensus entre la CENI et les parties prenantes pour éviter des risques.

«Il aurait fallu une concertation entre la CENI et les parties prenantes. Notamment, les candidats à la présidentielle. Comme cela n’a pas été le cas, il y aura des impacts sur le processus électoral. C’est clair que lorsque l’on reporte des élections sur une partie du pays, il y ait des impacts», a expliqué Bishop Djamba, coordonnateur de la SYMOCEL.

Quant à l’AETA, la décision de la CENI va à l’encontre de la procédure légale en matière d’organisation des élections.

«La CENI est appelée à entamer une procédure légale. Il s’agit ici des élections partielles alors que le suffrage pour le président de la République est universel. Ce qui veut dire que, dans toute l’étendue de la République, il doit y avoir des élections au même moment », dit Gérard Bisambo, secrétaire général de l’AETA.

Les deux organisations d’observations électorales proposent des solutions à la CENI  pour pallier cette situation.

« Si dans certains coins il n’y a pas élections, en ce moment-là, il y a deux préalables. Le premier, avec un mécanisme de transparence et de fiabilité, ils suspendent la publication des résultats. Ils organisent d’abord les élections dans ces coins-là pour consolider les résultats et publier. Au deuxième, ils peuvent aller vers la jurisprudence. Il faut que le jury puisse se prononcer sur le cas de jurisprudence qui doit être appliqué à cette situation », disent-elles.

Environ 1.247.600 électeurs ne vont pas voter ce 30 décembre 2018 pour les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales suite à la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de reporter les élections en mars 2019 dans le territoire et ville de Beni, dans la ville de Butembo (Nord-Kivu) et dans le territoire de Yumbi (Maï-Ndombe).

Prisca Lokale et Noëlla Sango