Présidentielle en RDC : La MP accuse Martin Fayulu de vouloir saboter les élections et infantiliser les électeurs

Alain Atundu lors de la conférence de presse / Ph. ACTUALITE.CD

Dans un point de presse ce vendredi 7 décembre, le camp au pouvoir a accusé l'opposant Martin Fayulu, candidat de la coalition "LAMUKA" à la présidentielle du 23 décembre, de vouloir "saboter" les élections et infantiliser les électeurs en leur demandant de le voter via des bulletins de vote non prévus par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

"La Majorité Présidentielle déplore qu'un candidat à la présidence de la République ait l'outrecuidance de recourir à une méthode cynique et particulièrement avilissante, destinée à saboter les élections du 23 décembre 2018, en infantilisant les électeurs et les populations congolaises", a déclaré le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), André-Alain Atundu Liongo.

"Comment espérer raisonnablement gagner une élection avec des bulletins nuls ?", s'est interrogé le porte-parole affirmant que "même l'ignare béotien ne peut le suivre (Fayulu) dans cette logique".

"Demander aux Congolais, dans une posture à la folklorique et cynique, d'aller voter en déposant dans l'urne un bulletin de leur fabrication en lieu et place du bulletin imprimé par la machine, c'est se moquer des électeurs et bafouer la démocratie", a poursuivi le porte-parole accusant Fayulu de "préparer la contestation des résultats dans le but de créer une atmosphère de chaos".

Laquelle atmosphère, selon Atundu, sera "susceptible de mener, avec le concours des puissances obscures de la communauté internationale, à un dialogue de plus pour instaurer une transition sans Kabila".

"Appeler le peuple, sans état d'âme, à voter en dehors du mécanisme prévu par la CENI, est une prestidigitation politique destinée à cacher tant soit peu le désarroi de Monsieur Fayulu après le fiasco de Genève, son incapacité à faire face à la situation ainsi créée et qui le condamne à jouer les seconds rôles dans la campagne présidentielle", a martelé ce responsable.  

Soutenu notamment par Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi , Freddy Matungulu et Adolphe Muzito, le candidat Fayulu veut "enterrer la démocratie et le Peuple par égoïsme et frustrations personnelles", a soutenu Atundu qui compte sur le "peuple" pour faire "bon usage" de l'article 64 de la constitution.

A 16 jours du triple scrutin, l'opposant Martin Fayulu et ses alliés rejettent toujours l'usage de la machine à voter; une imprimante [ sous forme d'un écran tactile ] permettant l'impression du bulletin portant les choix de l'électeur après qu'il a terminé son vote.

Ces machines, plus de 100 000, de fabrication sud-coréennes, sont qualifiées d'illégales par les pro Fayulu, soutenant que leur usage n'est pas consacré par la constitution du pays.  

Néanmoins, l'opposant, qui taxe ces machines d'outils de tricherie, demande ces derniers jours à ses électeurs de voter via les machines pour les élections législatives, mais pas la présidentielle.

Christine Tshibuyi